« Vivre sans être apte ni à la vie, ni à la mort, avec la conscience de la petitesse et de la misère de ses propres idées, sans aimer personne et sans être aimé de personne, être totalement seul dans un univers infini, dépourvu de sens, c'est une chose tout simplement atroce. »
C'est la tragédie d'Athanase Bazakbal, « comme superflu », dont nous suivons l'itinéraire, parsemé d'aventures érotiques et intellectuelles jusqu'à un Adieu à l'Automne, qui est aussi un adieu à une certaine civilisation et à un certain type d'homme.
Dans ce roman, paru en 1927, Witkiewicz, l'auteur le plus génial qu'ait produit le XXe siècle polonais, prophétise, avec le sens du grotesque tragique qui lui est propre, les révolutions successives qui amèneront l'extinction de la race des individualistes et l'avènement d'une société d'hommes nouveaux : mécanisés, automatisés, bestialisés, « ils seront heureux et ne sauront rien de leur déchéance. »
Stanislaw Ignacy Witkiewicz, dit Witkacy, est né le 24 février 1885. Il s'est suicidé en 1939, lors de l'invasion russe et allemande de la Pologne.
Dramaturge, philosophe, romancier, peintre, il a touché par son immense curiosité d'homme de la Renaissance tous les domaines intellectuels et émotionnels du XXe siècle.
Son audience et son influenve ne cessent de s'étendre, car, comme l'écrivit Jan Kott : « jusqu'au déchaînement de la Deuxième Guerre Mondiale, Witkacy n'était compris que par une minorité. Peut-être parce que nous étions tous encore avant, tandis que lui était déjà après. »