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Izaïn, né du désert

Johan HELIOT

Cycle : La Quête d'Espérance vol. 1 


Illustration de MANCHU

L'ATALANTE (Nantes, France), coll. Le Maedre
Dépôt légal : octobre 2009, Achevé d'imprimer : octobre 2009
Première édition
Roman, 192 pages, catégorie / prix : 10 €
ISBN : 978-2-84172-479-6
Format : 14,5 x 19,9 cm



Quatrième de couverture
     Sous le commandement de la jeune Légyria, le vaisseau animal Espérance parcourt les pistes du désert, acheminant de précieuses cargaisons d’oasis en oasis.
     Un matin, le bosco du bord, Orso, ancien mercenaire, aperçoit le ballet de charognards mécaniques dans le ciel : les inquiétants oiseaux-machines sont sur le point d’attaquer un enfant naufragé qui erre dans le sillage d’Espérance. Orso se lance à sa rescousse. L'enfant prononce un premier mot : Izaïn — qui deviendra son nom.
     Entre récit de piraterie et sience-fiction, La Quête d'Espérance embarque le lecteur dans un fabuleux voyage, à la découverte d'un monde lointain dont les origines seront dévoilées au grés des trois tomes, qui verront Espérance, après avoir sillonné le sable, parcourir les mers puis les airs...

     Né en 1970, Johan Héliot a écrit plus de trente romans dans tous les genres de l'imaginaire (science-fiction, fantasy, thriller, polar).

Critiques
     Johan Heliot, auteur éclectique plein de malice, grand amateur de littérature populaire, aime à aborder et mêler tant les genres que les univers, aussi éloignés soient-ils. Ainsi dans Faërie Hackers (critique in Bifrost n°31), où la fantasy et la technologie moderne s'interpénètrent, ou encore dans Pandémonium (critique in Bifrost n°27), qui voit Vidocq se colleter avec des extraterrestres. Dans Izaïn, né du désert, un court roman au rythme endiablé, il mixe non sans jubilation les codes du récit de piraterie à ceux de la pure science-fiction. De fait, c'est dans un univers aride et peu accueillant, sur une planète hostile et en partie désertique, que débute « La Quête d'Espérance », récit « jeunesse » annoncé comme une trilogie.

     C'est tout d'abord l'ombre de Dune qui plane sur cette histoire. Avec pour commencer les vaisseaux du désert, ces gigantesques vers que les marchands et les pirates ont « habillés » comme des navires : on y trouve une proue, une poupe et un gaillard d'arrière, un bosco et son équipage, un code d'honneur. Et des cales, même si ici ce sont en fait les multiples estomacs de la bête qui permettent de stocker les marchandises. Le jeune Izaïn ensuite, apparu d'on ne sait où, dans le désert, comme par miracle, vide de tout souvenir mais doté de pouvoirs fabuleux et d'un livre à l'écriture mystérieuse. Il sera bientôt poursuivi par une secte de fanatiques, les Fondationnistes, qui voient en lui le Messie venu les sauver...

     Le corpus des œuvres post-apocalyptiques, époque oblige, n'est pas loin non plus. Les villes, manières d'oasis séparées par un désert mortel, sont dirigées par des hommes sans foi ni loi qui n'ont pour buts que leur survie ou leurs plaisirs. Tous appartiennent à des tribus distinctes : les marchands, ou « terreux », les Gueux et leur Roi (clin d'œil à tout un pan d'œuvres du XIXe — Heliot est un amoureux des littératures populaires, on vous dit), les Fondationnistes, les pirates de fer ou « ferreux ». Dans la série des Mad Max, l'essence faisait la fortune de qui la possédait. Ici c'est le fluide, ce liquide qui permet aux vers de se nourrir, et donc aux hommes de se déplacer et d'échanger des marchandises ; un liquide qui permet également aux machines de fonctionner, comme les armures des pirates de fer, horde terrifiante dont les membres sont recouverts d'une armure intégrale.

     Parce que c'est un roman étiqueté « jeunesse », les personnages sont croqués rapidement, au fil de l'action, et les descriptions réduites à l'essentiel. Sans que cela ne nuise en rien à la richesse de l'univers, d'autant que ce dernier fait écho, pour tout amateur de S-F digne de ce nom, à de nombreuses images engrangées au cours de ses lectures. Ainsi, dès le premier chapitre, le lecteur se retrouve plongé au cœur de ce monde aussi bien familier qu'original du fait de ses associations. Le rythme ne faiblit à aucun moment, les événements s'enchaînent sans pause. La psychologie des protagonistes s'en trouve naturellement assez peu fouillée, aussi ne faut-il pas s'attendre à voir beaucoup évoluer les personnages au fil des chapitres. Reste que Johan Heliot n'en parvient pas moins à éviter ce manichéisme dénué de nuances si souvent présent dans les créations destinées aux plus jeunes. De nouveaux personnages viennent remplacer ceux que l'auteur n'hésite pas à tuer et enrichir une intrigue qui, si elle n'est pas d'une originalité vertigineuse, suffit au plaisir de lecture... Et donne sans conteste envie de jeter plus qu'un œil aux Pirates de fer, second opus de la présente trilogie qui devrait être tout chaud paru au moment où vous lisez ces lignes. Sans même parler, dans un tout autre genre (l'uchronie, très apprécié de ce professeur d'histoire), et un registre cette fois résolument adulte, d'Ordre noir, pavé fort attendu au Fleuve Noir et roman lui aussi annoncé pour avril 2010. Vivement !

Raphaël GAUDIN
Première parution : 1/4/2010 dans Bifrost 58
Mise en ligne le : 28/1/2013


     Johan Heliot, prolifique auteur « touche-à-tout » (près de trente titres depuis neuf ans dans tous les domaines de l'imaginaire), continue d'écrire pour la jeunesse en commençant ici ce qui paraît être un cycle de fantasy (l'auteur n'y dévoile pas assez d'éléments pour classer définitivement ce récit — si tant est que ce soit nécessaire).

     Si le quatrième de couverture nous promet que l'Espérance parcourra les mers puis les airs, le récit reste pour le moment situé dans le seul désert. Car Espérance, l'immense mollusque qui sert de vaisseau à une jeune capitaine et à son équipage, traverse le désert afin de transporter un précieux et mystérieux « fluide ». Pendant l'un de ces voyages, le bosco Orso porte secours à un jeune naufragé tombé à terre après s'être accroché deux jours au flanc de l'animal. Il espère le vendre comme esclave, mais l'enfant n'est peut-être pas un simple terreux prêt à mourir de faim. En effet, Fentz, un artiste parasitant le vaisseau, voit en lui le prophète d'une puissance secte. Que va-t-il faire de cette information ? Et dans quel but la capitaine a-t-elle décidé de s'associer aux pires criminels ?

     Si l'esthétique de l'univers fait penser à Dune (pour son désert immense et la possible assimilation d'Espérance aux immenses vers de la planète Arrakis), on ne retrouve pas ici, bien entendu, la profondeur des récits de Frank Herbert. L'histoire ressemble plus à celle d'un roman d'aventures dans un univers exotique, dans le genre des Aventurier de la Mer de Robin Hobb. Contrairement à l'auteur américaine, Johan Heliot torture peu ses héros mais les nombreux rebondissements ne les laissent toutefois pas tranquilles : dans ce monde hostile, il ne faut faire confiance à personne et en dehors du vaisseau les chances de survie sont nulles.

     L'histoire démarre néanmoins doucement, et, une fois lancée, son dénouement surgit trop vite et reporte la résolution des enjeux sur les tomes suivants. L'intrigue reste cependant intéressante, même si on devine certaines ficelles. Les protagonistes sont attachants, avec une véritable profondeur grâce notamment à un passé semi-dévoilé (qui rend l'univers d'autant plus réaliste). L'écrivain arrive même à ne pas tomber dans la facilité en stéréotypant totalement ses personnages. On lui reprochera juste certains discours un peu trop artificiels.

     Grâce à son style très fluide, ce court roman (même pas deux cents pages) demeure donc agréable à lire, d'autant plus que l'univers à peine défloré et les nombreuses questions en suspens laissent présager une suite prometteuse.

Gaëtan DRIESSEN
Première parution : 22/11/2009 nooSFere

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