Je ne suis pas le monstre unicorne, non pas. Mais je suis le défiguré d’un amour. Et il y a ce visage sur ma vie, et l’on voit ce visage. Ce destin du visage, la Belle ? Du mien ? Être rendu monstre, rendu animal, rendu monstrueux, à ceux que j’aime. Le dégoût et l’horreur que j’inspire sont la mesure pour l’amour que j’éprouve et que je veux offrir. Et voilà pourquoi je serai terrible à vos yeux, la Belle. Et vous reculerez...
– Réflexion sur le passage du temps, sur la mort, mais aussi sur les bienfaits de la mémoire, Prendergast, à l’instar des Noces de la Bête, offre une vision du monde qui, comme l’écrit Christian Delmas dans la postface du livre, est « enracinée dans notre époque, dont elle véhicule toutes les angoisses existentielles ».
Jean-Pierre Thomas, Nuit blanche
Né à Québec, en 1954, Denys Gagnon habite Montréal, où il enseigne le français aux immigrants et aux réfugiés politiques. Ses contes (Le village et la ville, Haute et profonde la nuit, Chants et silences des trois créatures) et ses dramatiques (Job) sont d’un monde où convergent mythes, fantastique et poésie, et d’où surgira bientôt Le portail des gardiens du seuil.