... Chacun porte son secret : Nono celui découvert au fond des souterrains, Justine celui de sa jeunesse retrouvée, le martin-pêcheur Yves Tudy celui de sa fortune si vite acquise... Mais Bérangère a divulgué le sien, cette amitié singulière qui la liait à l'étrange Sahaa...
On parle encore aujourd'hui (mais à mots couverts, à voix basse quand on est sûr que les enfants sont profondément endormis) du hameau de Saint-Mathieu et de sa trentaine d'habitants. Il n'en subsiste rien depuis le 20 janvier 1848, car cette nuit là ; peu avant le lever du jour, tout fut détruit, retourné, labouré, laminé, ravagé. Maisons, enclos, fenils, bêtes et gens... tout disparut en quelques minutes, le temps d'un cataclysme localisé, violent, inimaginable. Cela n'avait rien à voir avec la météo, Cela ne tenait pas davantage de la sorcellerie.
Anne Lebourges a conjugué longtemps navigation et littérature.
Toujours amoureuse des rivages bretons de son enfance qui lui font dire « j'ai le sang très salé et la mémoire tissée de sortilèges », avec un père océanographe un grand-père ostréiculteur, une grand-mère conteuse et un peu sorcière, ele a trouvé près du Château-Thierry où elle vit « la beauté qui rend l'exil plus doux, le silence et l'espace qui alimentent les rêves »...