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Le Baiser du démon

Lilith SAINTCROW

Titre original : Working for the Devil, 2005
Première parution : New York, USA : Warner books, mars 2006   ISFDB
Cycle : Danny Valentine vol. 1 

Traduction de Célia CHAZEL

LIVRE DE POCHE (Paris, France), coll. Orbit précédent dans la collection n° 32343 suivant dans la collection
Dépôt légal : septembre 2011, Achevé d'imprimer : août 2011
Roman, 480 pages, catégorie / prix : 7,50 €
ISBN : 978-2-253-02364-7
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Fantastique

Couverture : Studio LGF. (c) 101 dalmatians / Vetta / Getty Images.


Quatrième de couverture
     « Mon nom est Dante Valentine — Danny pour les amis. Je suis nécromante, c'est-à-dire que je peux communiquer avec les morts. Un métier comme un autre, pour lequel je suis plutôt douée...
     Jusqu'à ce lundi pluvieux, où le Diable en personne me propose un contrat : la vie sauve, en échange de l'élimination d'un renégat. Une offre impossible à refuser...
     Sauf que je déteste les créatures des Enfers, y compris le séduisant démon que Lucifer me prête, soit-disant pour veiller au bon déroulement de la mission... »
 
     Lilith Saintcrow — c'est son véritable nom ! — est née au Nouveau-Mexique. Ecrivain « du côté obscur » à plein temps, elle est l'auteur best-seller de plusieurs séries fantastiques.
 
     « Une série puissante et envoûtante. »
     SFX.
Critiques
     Il ne fait pas bon être connue quand cette célébrité incite le Diable à vous embaucher pour traquer un de ses subordonnés qui a disparu avec un précieux artefact démoniaque. Dante Valentine, nécromante de son état, se retrouve bien malgré elle obligée d'accepter ce contrat, car personne ne peut contrarier le Prince des Enfers si on tient à garder la vie sauve. Mais comme le fugitif ne lui est pas inconnu – Santino Vardimal est un assassin qu’elle a juré de supprimer – , la jeune femme se met en chasse, pressée d’accomplir sa propre vengeance, en compagnie du séduisant démon Japhrimel que lui a lié Lucifer en personne.

     L’univers de Lilith Saintcrow – voici un patronyme prédestiné ! – se veut sombre et inquiétant. La Terre a évolué technologiquement et génétiquement. Les humains se décomposent entre les Normaux et les Psions : nécromants, chamans, sorciers ou autres... Suite à une révolution politique, l’Acte Parapsychique, ces êtres dotés de pouvoirs ne sont plus pourchassés ni vendus comme esclaves. Dorénavant, des règles régissent les différentes corporations en obligeant leurs membres à porter des signes distinctifs en fonction de leur spécialité : tenues codifiées, tatouages et accréditations. Les religions se sont multipliées en raison du Grand Éveil et il existe d’autres mondes physiques ou spirituels qui ajoutent leurs étrangetés au melting pot concocté par l’auteur. Soyons clairs, celle-ci penche résolument vers la dark fantasy mâtiné de cyberpunk.
     Mais hélas, cette abondance de notions et d’idées n’est pas suivie d’effets car l’ensemble est à peine effleuré. La densité de la trame relève du minimum syndical même si celui-ci est de qualité. De plus, nous sommes perdus dans tous ces nouveaux termes et la lecture de certains passages s’apparente à une incursion en terre étrangère sans posséder de guide touristique. Les minces éclaircissements parsemés de-ci de-là font regretter encore plus que l’auteur ait privilégié l’action sans prendre le temps d’exploiter en profondeur le potentiel de son univers.
     En effet, dès le premier chapitre, nous somme catapultés dans le vif du sujet avec la rencontre explosive de la nécromante et de Japhrimel, son futur familier, puis l'entrée en scène du Diable — personnage illustre — ! Il fallait tout de même oser... À partir de cette entrevue, nul besoin d’explication pour comprendre qu’à un moment ou à un autre, nous devons nous attendre à une entourloupe. Ce suspense est bienvenu, car la construction de la trame reste assez convenue.
     La traque menée par Danny est certes propice à maintenir un rythme soutenu dans le récit – les rebondissements s’enchaînant sans discontinuer jusqu’à l’apothéose finale – mais, l’héroïne demeure un peu trop caricaturale quand on est un(e) habitué(e) de la bit-lit. Cette solitaire au passé trouble, nécromante au potentiel magique encore à définir, à la personnalité bien affirmée, qui a tendance à foncer plutôt qu'à réfléchir, manque tout de même un peu d’originalité. De plus, dans sa mission, la jeune femme est aidée par des amis à la loyauté sans faille – il va sans dire – et par un démon qui, bien entendu, finit par éprouver de tendres sentiments pour une maîtresse qui le traite si humainement. À croire que les quotas des séries télévisées américaines s’appliquent aussi en matière de littérature !

     Heureusement, avec une accroche efficace, Lilith Saintcrow a assez d’imagination pour nous ferrer ; puis la richesse et la cadence de la narration nous entraîne efficacement jusqu’au bout du récit. Du coup, malgré ses quelques défauts – essentiellement identifiés par le lecteur frustré – , c’est un livre sympathique où l'on prend plaisir à découvrir les aventures de cette nouvelle héroïne de bit-lit.

Nathalie TELL
Première parution : 9/10/2011 nooSFere

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