« Chez Villiers de l'Isle-Adam, qui désigne lui-même la cruauté comme le caractère essentiel de son inspiration, les manifestations d'au-delà sont fréquentes et éclatantes, surtout dans ses premiers contes.

     Pour lui, les hommes sont des « passants » qui s'agitent en vain parmi des ombres ; il dénonce leurs illusions dans d'amères satires, mais sa philosophie désabusée s'accompagne d'une attente parfois extatique, plus souvent inquiète, que l'écrivain révèle à travers la bizarrerie de ses inventions : ses mythes fantastiques, dans leur diversité, sont des expressions successives d'une pensée à la fois vague et fervente, incertaine et contradictoire dans ses démarches, assurée pourtant dans son élan, qui arrache la créature à la misère de sa condition relative pour la transporter dans l'Absolu et dans l'Eternel. »