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Le Livre de la Mort

Édouard GANCHE



LA CLEF D'ARGENT (Aiglepierre, France), coll. KholekTh précédent dans la collection n° 13 suivant dans la collection
Dépôt légal : février 2012, Achevé d'imprimer : février 2012
Recueil de nouvelles, 278 pages, catégorie / prix : 13 €
ISBN : 979-10-90662-00-1
Format : 11,0 x 17,5 cm
Genre : Imaginaire

Édition revue et corrigée selon les vœux de l'auteur peu de temps avant sa mort. Couverture : photo du "Transi de René de Châlons" (visible dans l'église Saint-Étienne de Bar-le-Duc) par D.P. Wikimedia Commons et retouchée par La Clef d'Argent.


Quatrième de couverture
     « Aux portes de fer, corrodées par la rouille, des sépulcres anciens, mon regard s'insinua à l'intérieur et je restai morne devant la poussière, les vases brisés, les couronnes déchiquetées, les déprédations du temps vengeur. Sur les dalles funéraires, aux socles des croix, aux pourtours des cippes, aux frontons des chapelles, je murmurai les noms éteints que la pierre, seule, offrait aux passants. Jusqu'au soir je vaguai ainsi dans les champs de repos, tout imbu du pénible sentiment de la mort. »
 
     Édouard Ganche (1880-1945), fils d'un médecin de campagne, fut confronté dès son plus jeune âge à la souffrance d'autrui, à la déchéance physique et à la mort. Le décès prématuré de ce père dont il espérait suivre les traces le marqua profondément. Il n'avait alors que 12 ans. L'indignation résignée que lui inspirait le lot commun de l'humanité culmina sur le plan littéraire avec Le Livre de la Mort qu'il fit paraître en 1909. Empruntant à l'école décadente ses thèmes et son style, il s'attacha à y brosser de façon poignante un panorama complet et accablant des manifestations de la mort, sous ses aspects les plus anodins comme les plus repoussants. Après des études de médecine interrompues pour raisons de santé, Édouard Ganche se consacra pleinement à sa seconde passion, la musique, et devint le biographe et le musicographe de Frédéric Chopin, acquérant dans ce domaine une réputation internationale.
 
     Quelque temps avant d'être emporté à son tour par la mort, Édouard Ganche révisa et compléta ce recueil dont il ambitionnait de faire paraître une édition définitive. Celle qu'il appelait la Triomphatrice éternelle ne lui en laissa pas le temps. Voici enfin réédité, selon les voeux de son auteur, ce livre culte encensé par plusieurs générations de bibliophiles.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Avant-propos, pages 9 à 12, introduction
2 - Litanies de la Mort, pages 13 à 15, nouvelle
3 - Une autopsie à la Morgue, pages 17 à 29, nouvelle
4 - Le Squelette, pages 31 à 63, nouvelle
5 - L'Opérée, pages 65 à 82, nouvelle
6 - La Tête de mort, pages 83 à 87, nouvelle
7 - L'Agonie, pages 89 à 108, nouvelle
8 - La Cave aux cercueils, pages 109 à 126, nouvelle
9 - La Danse des morts, pages 127 à 135, nouvelle
10 - Enterrée vive, pages 137 à 147, nouvelle
11 - Le Poussah, pages 149 à 163, nouvelle
12 - Amour et drame d'hôpital, pages 165 à 172, nouvelle
13 - Le Syphilitique, pages 173 à 184, nouvelle
14 - Les Cimetières, pages 185 à 191, nouvelle
15 - Philippe GINDRE, L'Ivre de la Mort : Édouard Ganche (1880-1945), pages 195 à 234, biographie
16 - Philippe GONTIER, La Mort en face : Édouard Ganche et son temps, pages 235 à 255, article
17 - COLLECTIF, Réception du Livre de la Mort : Brève revue de presse de l'édition originale, pages 257 à 259, notes
18 - Philippe GINDRE, Les Dédicataires du Livre de la Mort, pages 261 à 263, article
19 - Philippe GINDRE, Le Transi de René de Châlons : À propos de l'illustration de couverture, pages 265 à 269, article
Critiques
      Personne n'échappe à la Mort. C'est à la fois une malédiction qui touche les plus grands saints et une bénédiction qui élimine aussi les pires salauds. C'est également un thème littéraire universel et qui restera éternel, malgré les progrès médicaux.
     Tous les écrivains, ou presque, ont consacré au moins quelques pages à La Grande Faucheuse. Pourquoi, sur ce sujet, le livre d'Édouard Ganche se distingue-t-il ? D'abord, parce qu'il est entièrement consacré à la Mort, dans toutes ses déclinaisons et ses conséquences. Puis, parce que l'auteur le traite comme une réalité physique, en décrit les étapes, les effets, le déroulement. Enfin, Édouard Ganche, athée, n'habille pas cette rupture de parures religieuses, ne la décrit pas comme un passage vers une vie meilleure pour les plus vertueux, une vie infernale pour les plus malhonnêtes. La mort est une phase biologique, une étape incontournable et Ganche la décrit comme telle.
     Le Livre de la Mort se compose de treize nouvelles, écrites entre 24 et 26 ans, qui ont un lien direct avec ce que l'auteur appelle la Triomphatrice éternelle. Il évoque ainsi les causes comme la maladie, la misère, les lieux où sont placés les corps temporairement ou définitivement, les psychoses qu'elle suscite ou qu'elle déclenche et, comme une parodie, une série de Litanies dans la meilleure veine des invocations religieuses qui glorifient des dieux inflexibles et cruels.
     Ces textes s'attachent à dépeindre la mort telle qu'elle apparait aux vivants, allant au-delà puisqu'il ajoute : « Cette vision réservée au secret de la tombe produisait... »
     En treize textes, l'auteur brosse un panorama complet, sans concessions, sans complaisance ni voyeurisme, des manifestations de la mort. D'où vient, pour Edouard Ganche, cette monomanie de la Mort dans la première partie de sa vie ? On peut avancer une inclinaison naturelle, mais cette obsession vient plus sûrement de sa tendre enfance. Fils d'un médecin de campagne bretonne, il a, dès huit ans, accompagné son père dans ses tournées de clients, été confronté à la maladie, à la mort. Son père, qui semble avoir beaucoup compté pour lui tombe malade et décède rapidement quand Edouard à treize ans. Naturellement, il se destine à des études de médecine qu'il devra interrompre pour des raisons de santé.

     Ces nouvelles parues dans des revues, ont été réunies en un recueil en 1909. Ce livre a disparu quelques mois après sa publication, non à cause de son contenu, mais en raison d'un différend commercial entre deux éditeurs.
     En 1938, l'auteur entreprend de remanier entièrement Le Livre de la Mort pour en faire paraître une édition définitive. Le recueil qui est édité aujourd'hui est celui voulu par l'auteur avec les corrections, modifications, ajouts...

     Ces textes sont mis en valeur par des images singulières, des expressions frappantes, des énumérations d'une grande diversité. Son écriture fluide, d'un caractère distingué, avec un vocabulaire riche, diversifié, recherché, érudit, voire précieux, qui fait déplorer ces trop nombreux romans d'aujourd'hui aux vocables limités, pauvres en images et qualificatifs.

     Mais Edouard Ganche est célèbre pour une autre raison. En 1906, alors qu'il rédige ses contes macabres pour différentes revues, il découvre la musique de Chopin dans une série de récitals donnés sur l'orgue monumental du Trocadéro. C'est une révélation ! Il retrouve en lui « ...ce stoïcisme lucide qu'il saluait déjà chez les paysans de Baulon ; qu'il admirait chez son père... » Il consacra une large part de son énergie à faire découvrir Chopin, la réalité de sa musique et devint le spécialiste du musicien, auteur d'ouvrages qui font encore références aujourd'hui.

     Ce recueil est complété par un travail bibliographique remarquable assuré par des amateurs éclairés, amoureux de beaux textes et d'une littérature différente. Trois articles retiennent l'attention.
     D'abord L'Ivre de la Mort de Philippe Gindre qui dresse une biographie érudite de l'auteur et un détail des modifications apportées par l'auteur dans ce qu'il voulait être la version définitive.
     Puis La Mort en face de Philippe Gontier qui replace les écrits dans le contexte de la fin du XIXe et début du XXe siècle avec des mouvements comme le décadentisme, les influences de Baudelaire, de Poe....
     Enfin, Philippe Gindre retrace, en cinq pages, l'histoire du Transi de René de Châlon, la sculpture du XVIe siècle qui orne la couverture.

     Le Livre de la Mort est édité par La Clef d'Argent, une association qui publie les littératures de l'Imaginaire relevant de l'Étrange et du Fantastique. Pour se procurer ce livre, que vous ne trouverez pas dans les rayons des supermarchés de librairie, vous pouvez le commander sur le site http ://www.clef-argent.org/lelivredelamort au prix de 13 € (Le port est offert).

Serge PERRAUD
Première parution : 20/5/2012 nooSFere

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