La vision contemporaine du vampire – véhiculée en grande partie par le cinéma, les jeux vidéo, la publicité ou la fiction – réduit souvent cette figure imaginaire au rang de buveur de sang. Cet ouvrage se propose d'étudier la façon dont cette représentation stéréotypée du vampire a pu peu à peu se constituer dans l'imaginaire occidental. Pour cela, il examine les particularités de la vision slave du vampirisme et retrace les étapes de sa migration au sein de la société et de la littérature occidentales aux XVIII^e et XIX^e siècles. De nombreuses questions relatives aux mutations culturelles du vampire y sont abordées : qui furent les ancêtres du comte Dracula et de ses congénères ? À quel moment le symbolisme du sang est-il venu se greffer sur l’idée de vampirisme ? Enfin, pourquoi le vampire a-t-il fini par devenir en Occident, à partir du XVIIIe siècle, le type même du mort malfaisant, alors que l’Europe en avait connu des dizaines d’autres depuis l’Antiquité ?
  Richement documenté, cet ouvrage s’appuie sur des données provenant de disciplines variées (telles que l’anthropologie, l’ethnographie, la sociologie, la médecine, l’histoire des idées, la littérature) et sa pluridisciplinarité fait ressortir encore davantage la polyvalence de ce « thème carrefour » qu’est le vampirisme.

Daniela Solovieva-Horville est docteur ès lettres de l’université de Picardie Jules-Verne. Elle a publié de nombreux articles sur le thème du vampirisme et de la littérature fantastique dans des revues scientifiques, des ouvrages collectifs et des dictionnaires. Ses axes de recherche concernent principalement l’étude de la formation des représentations et des stéréotypes, ainsi que celle de la littérature fantastique, vue sous un angle comparatiste.