Claude Ecken n'est pas un inconnu des lecteurs de FICTION puisqu'il a jadis, et encore récemment, collaboré à la revue en tant que critique. Par ailleurs, rappelons qu'il a publié l'an passé au Fleuve Noir son premier roman d'anticipation, intitulé « La mémoire totale ». Avec « La peste verte », il fait son entrée dans la collection Gore, montrant ainsi qu'il réussit à s'adapter à des genres littéraires différents.
A travers les pages de ce livre, il développe deux thèmes complémentaires : celui du savant fou et celui du dédoublement de personnalité. Le récit commence par une épidémie qui gagne les lieux les plus malsains de Marseille. Le mal se propage rapidement et se caractérise par des éruptions cutanées, des sortes de mycoses, de champignons, qui se développent sur la peau et qui défigurent les victimes. L'intrigue démarre véritablement lorsqu'une jeune fille en fuite frappe à la porte d'un dermatologue (pourquoi lui et pas un autre ?) et meurt presque aussitôt, le corps couvert, de pustules et de bubons inconnus. Alors se pose la question angoissante de l'origine de la maladie. Quelle est l'origine de ce mal étrange, de cette abomination ? L'hypothèse d'une origine extra-terrestre n'est pas exclue. Et pourtant, cette peste verte n'a rien d'extra-terrestre. Un pan de réponse jaillit lorsque la nature hybride de ces mycoses est mise en évidence. Des champignons hybrides, mais qui peut être assez fou pour imaginer créer de telles horreurs ? C'est ainsi qu'apparaît le thème du savant fou.
Dès lors, les événements se précipitent pour aboutir à un dénouement des plus surprenants. Mais je n'en dirais pas plus.
Pour sa première apparition dans la collection, Claude Ecken s'en tire fort bien. Son livre est passionnant et nous tient en alerte jusqu'à la dernière ligne.
Avec Gilles Bergal et Claude Ecken, le fantastique français peut s'enorgueillir de compter deux valeurs sûres qui n'en sont qu'à leurs débuts.