L'interprétation que Jean-Paul Clébert propose des Centuries de Nostradamus (1503-1566) et de leurs quelque mille quatrain rythmés comme les chants des antiques poètes grecs, révolutionne le genre. Posant avec finesse la question de l'inspiration poètique et prophétique, l'historien montre au terme de dix années de travail et d'une vie de recherches sur le XVI° siècle que le mage-médecin-devin de Salon-de-Provence a en fait crypté les événements de son temps, période troublée s'il en fut et qui présente nombre d'ananlogies avec la nôtre.
Grand connaisseur des faits et des mots du passé, l'exégète nous conduit au fil de sa plume dans un passionnant voyage au cœur de la Provence, de la France et de l'Europe de la Renaisance, et nous emmène dans une captivante exploration de la langue de Nostradamus. Ici, à travers ses messages énigmatiques tout empreint du prodigieux qui baigne son temps, le prophète de Salon-de-Provence se révèle à nous comme un grand poète hermétique à la vision pénétrante et magnifiante.
Né à Paris en 1926, Jean-Paul Clébert mène très tôt une vie errante et clandestine qui l'introduit dans les milieux les plus secrets de la capitale. Ces explorations, qu'il poursuit après la guerre, l'incitent à écrire son premier livre, Paris Insolite. Il fréquente Saint-Germain-des-Prés, rencontre les derniers surréalistes et se retire en 1956 dans le Lubéron, où il vit toujours. Auteur de quelque soixante-dix livres, il a obtenu le prix littéraire de Provence en 1988 pour l'ensemble de son œuvre sur cette région, le prix Goncourt du récit historique pour Le Bazar de la charité (Denoël, 1978), le prix de la Société des gens de lettres pour Louise Collet ou la muse (Presses de la Renaissance, 1986).