GALLIMARD
(Paris, France), coll. Folio SF n° 479 Dépôt légal : mars 2014 Première édition Roman, 304 pages, catégorie / prix : F7b ISBN : 978-2-07-045147-0 Format : 10,8 x 17,8 cm Genre : Science-Fiction
Ils sont sept. Les meilleurs dans leur domaine respectif : maniement d'explosifs, charisme, assassinat, braquage, séduction... Ils n'ont, a priori, rien en commun mais vont devoir mettre de côté leurs rivalités et s'associer pour une mission secrète insolite. En cas de succès, ils pourraient devenir les sauveurs de l'humanité tout entière. En cas d'échec : la mort ou pire encore. L'enjeu ? Réussir le casse du continuum.
Thriller de science-fiction convoquant tour à tour les souvenirs d'Ocean's Eleven, de Ratinox, d'Inception, de James Bond et de bien d'autres, Le casse du continuum est l'occasion pour Léo Henry de laisser miroiter toutes les facettes de son talent : intelligence scénaristique, style affûté, imagination débordante, humour ravageur...
Léo Henry naît à Strasbourg en 1979. Il est l'auteur de très nombreuses nouvelles, notamment du cycle consacré à Yirminadingrad, co-écrit avec Jacques Mucchielli, et de « Les trois livres qu'Absalon Nathan n'écrira jamais », nouvelle parue dans l'anthologie Retour sur l'horizon, aux Éditions Denoël, lauréate du Grand Prix de l'Imaginaire en 2010. Le casse du continuum est son troisième roman.
Critiques
Une fois par an environ, la collection « Folio SF » nous fait encore la bonne surprise de publier une œuvre inédite, et cette année le créneau a été confié à Léo Henry, auteur décidément très présent en ce début d’année, qui a profité de cette opportunité pour s’amuser avec les stéréotypes du genre, ou plutôt des genres, puisque Le Casse du continuum emprunte autant aux codes de la science-fiction d’aventure qu’à ceux du polar. Le cadre dans lequel se déroule ce récit n’a en effet rien d’original : un empire terrien qui s’étend aux quatre coins de la galaxie (dans laquelle on ne trouvera hélas pas la queue / le tentacule / l’appendice d’un extraterrestre), où l’opulence la plus insolente côtoie la misère la plus crasse, et où l’on se bat dans l’espace à grands coups de rayons laser. L’intrigue, quant à elle, relève du polar le plus classique : une équipe de sept individus, chacun étant le meilleur dans son domaine respectif (un cambrioleur, une mercenaire, une experte en explosifs, une call-girl, etc.) est réunie pour réaliser un coup a priori impossible : s’introduire dans le saint des saints, au cœur même de l’ordinateur qui gère les activités humaines à travers tout l’empire. Avec à la clé pour les différents protagonistes la promesse de voir tous leurs vœux exaucés, bien entendu.
Inutile donc de chercher la moindre idée novatrice dans ce roman, ni de pointer ses quelques invraisemblances, son intérêt se trouve ailleurs, en premier lieu dans le rythme effréné que Léo Henry donne à son récit d’un bout à l’autre. Pas le temps de s’ennuyer, péripéties, rebondissements, trahisons et retournements de situation s’enchaînent sans le moindre temps mort.
L’autre réussite du Casse du continuum, ce sont ses personnages, auxquels on s’attache assez vite, le romancier leur ayant donné ce qu’il faut d’épaisseur, voire, pour certains d’entre eux, d’étrangeté. C’est le cas en particulier de Kaboom, fillette dynamiteuse accompagnée d’un couple de parents-androïdes qui lui servent de couverture, ou du Rétrominot, un gamin dont la perception du temps pour le moins singulière va jeter ses compagnons (et occasionnellement le lecteur) dans un abyme de perplexité.
Alors certes, Le Casse… n’est sans doute pas ce que Léo Henry a écrit de mieux. Le roman n’a ni l’ambition ni l’originalité de ses précédentes œuvres. C’est un livre qui n’a d’autre prétention que de distraire, et qui y parvient on ne peut mieux, comme un épisode de Firefly écrit par Donald Westlake ; on aurait bien tort de bouder son plaisir.