Tout commence sur une route de campagne... Après avoir reçu un message de sa sœur, disparue depuis un an, Anne se lance à sa recherche et passe de "l'autre côté". Elle se retrouve dans un monde parrallèle, un ailleurs dépourvu d'humanité, mais où elle rencontrera cependant des alliés inoubliables.
La dystopie selon Jean-Claude Mourlevat. Vous ne respirerez plus jamais de la même manière.
« L'idée de Terrienne m'est venue pendant un de mes trajets quotidiens en voiture. Je n'ai jamais écrit aussi "près" de mon quotidien, mais jamais non plus aussi "loin" ... à la fois chez moi et un monde parallèle »,
Jean-Claude Mourlevat.
L'aventure est belle, terrifiante aussi, passionnante jusqu'à la dernière page.
Télérama
À dévorer comme un clin d'oeil à George Orwell.
Le Figaro Littéraire
Jean-Claude Mourlevat, cet immense auteur, cet enchanteur.
Un jour, la sœur d’Anne Collodi disparaît, enlevée par l’homme qu’elle venait juste d’épouser. Un an après, Anne reçoit un message de la disparue ; elle décide de partir à sa recherche, et trouve une route inconnue jusque-là, qui la conduit dans un autre monde. Les créatures qui habitent cet univers pourraient parfaitement prétendre au statut d’êtres humains, auxquels ils ressemblent en tous points par ailleurs, s’ils respiraient. En effet, nul souffle ne les anime, ce qui rejaillit du reste sur leur tempérament : pas de rire, pas d’émotions, pas d’imagination, un goût pour l’ordre très prononcé... Seuls les hybrides, enfants nés de l’union entre êtres humains et habitants de ce monde, sont doués de ce qui fait l’essence de la vie. Bran, l’un d’entre eux, sera d’une aide précieuse pour Anne dans sa recherche de sa sœur...
Ce roman fonctionne comme un thriller : Anne pénètre dans un univers dont elle ne maîtrise pas les codes, alors même qu’elle doit se fondre dans la masse pour mener son enquête en toute discrétion. La menace qui pèse sur elle se révèle très rapidement, quand une personne qu’elle connaît meurt. Dès lors, elle n’aura de cesse d’échapper à la mort, sans oublier sa mission. Bien rythmé, et maîtrisé dans sa narration, ce livre vaut aussi pour cet ailleurs assez original, où l’absence de respiration rejaillit sur le caractère des personnes, et même l’organisation de la société, uniformisée, réglée comme du papier à musique. Même si dans ce contexte certains ressorts centraux de l’intrigue – le kidnapping de la sœur d’Anne par un dignitaire de l’autre côté, l’évolution inéluctable de Bran malgré son conditionnement depuis sa plus tendre enfance – semblent peu probables, l’univers construit par Jean-Claude Mourlevat est intéressant et cohérent. On se laisse ainsi prendre par la plume de l’auteur, assez envoûtante, et on suit avec attachement ces protagonistes, bercé par la musique de Keane qu’Anne écoute en boucle, jusqu’à un dénouement prévisible (malgré un twist final trop téléphoné).