CRITIC
, coll. Fantasy Dépôt légal : octobre 2014 Première édition Roman, 448 pages, catégorie / prix : 23 € ISBN : 979-10-90648-33-3 Format : 13,8 x 20,5 cm
« Regardez ça, dit Bix à voix basse, elle arrive. La Vieille-Du-Tas-D'Ordures.
— Qui ?
— Chut. Regardez ! »
Ce Chicago de 1925 a tout du chaudron prêt à exploser ! Entre les Leprechauns mouillés dans la fabrication de faux billets et les gangs qui s'activent en coulisses pour s'emparer des marchés de l'alcool et des speakeasies, autant dire qu'il y a de l'orage dans l'air. Et tandis qu'Al C'apone tente de retrouver son influence sur la ville, voilà que des Drys, farouches partisans de la Prohibition, sont atrocement assassinés.
Scarface devient, aux yeux des autorités, le suspect idéal. Furieux et persuadé que les Fays sont dans le coup, il charge une bande de chasseurs de Fays, les No Ears Four, de débusquer les véritables coupables.
Pour Old Odd et son équipe, les ennuis ne font que commencer. Contraints de plonger dans les entrailles d'une ville corrompue et en proie aux guerres des gangs, les quatre nettoyeurs ont intérêt à se serrer les coudes s'ils veulent survivre à la tempête qui s'annonce. Car, quand la Fayrie est impliquée, mieux vaut ne pas trop traîner dans l'œil du cyclone !
Née à Paris, Anne Pakhouri a reçu les plus grandes distinctions pour ses romans à destination de la jeunesse. Elle n'hésite toutefois pas à écrire pour les adultes afin de marcher sur les platebandes de Xavier.
Xavier Dollo, quant à lui, est un écnvain breton à qui l'on doit une trentaine de nouvelles de science-fiction et de fantasy ainsi que plusieurs romans, dont un jeunesse, publié récemment, pour rendre la pareille à Anne.
Avec American Pays, le duo nous offre un roman plein de personnages hauts en couleurs, de répliques savoureuses et de rebondissements multiples, clans une version alternative du Chicago des années 20, où hommes et Fays cohabitent tant bien que mal.
De la fantasy urbaine dans toute sa splendeur !
Critiques
Chicago, 1925. Ses trafics illégaux, son crime organisé, ses flics véreux, ses tripots clandestins. Et aussi ses fays, ses créatures magiques de toutes sortes, tailles et origines, qui, par leur seule existence, viennent pimenter davantage encore les relations déjà très tendues entre les différentes factions se disputant le pouvoir au sein de la ville.
L’univers d’American Fays avait vu le jour en 2013 dans « Du Rififi entre les oreilles », nouvelle figurant au sommaire de l’anthologie Elfes et assassins (Mnémos) et signée de la seule Anne Fakhouri. Elle y revient aujourd’hui, accompagnée de Xavier Dollo (qui, pour l’occasion, range au vestiaire son habituel pseudonyme de Thomas Geha) et poursuit l’histoire du No Ears Four, cette équipe de choc aux ordres d’Al Capone chargée de régler les affaires fayriques qui pourraient lui porter préjudice. En l’occurrence, ils reçoivent pour mission d’enquêter sur une série de meurtres visant des personnalités favorables à la Prohibition.
Les membres du No Ears Four sont plus stéréotypés les uns que les autres : un leader teigneux dont le passé recèle un lourd secret, un jeune séducteur consacrant davantage de temps à ses amours qu’à ses activités criminelles, un homme de main à la masse musculaire inversement proportionnelle à son Q.I., et un tueur aussi effacé qu’efficace. Heureusement, les auteurs ont su leur donner suffisamment d’épaisseur pour que l’on s’attache assez vite à eux et qu’on accepte de les suivre dans leurs pérégrinations. Car leur enquête va prendre de longs et parfois inutiles détours, jusqu’à ne plus apparaître aux yeux du lecteur que comme un prétexte pour baguenauder dans les rues de Chicago.
American Fays est loin d’être exempt de qualités. Les péripéties y sont suffisamment nombreuses pour qu’on n’ait pas le temps de s’ennuyer à sa lecture, et ses auteurs y signent des dialogues souvent savoureux. Pourtant, s’il se lit sans déplaisir, le roman peine à susciter l’enthousiasme. De situations convenues en retournements prévisibles, American Fays ne surprend jamais et n’innove en rien. De la part de ses auteurs, on était en droit d’espérer mieux.