En 1842, un an après la mort de son discret auteur, la première édition de Gaspard de la Nuit ne rencontre guère que le silence : vingt exemplaires à peine en sont vendus. Et il est vrai que les premiers lecteurs étaient sans doute mal préparés à la découverte de ce recueil de courtes « fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot » qui offraient à la fois l'apparence de la prose et la réalité d'une pure écriture poétique.
Il faudra attendre Baudelaire pour que le poème en prose soit reconnu, et c'est justement l'auteur du Spleen de Paris qui fera découvrir à un public plus large ce « fameux Gaspard de la Nuit » grâce auquel l'idée lui est venue à son tour de « tenter quelque chose d'analogue ». D'analogue ? Rien n'est moins sûr car si les pièces de Baudelaire s'attachent à la vie moderne, celles de Bertrand nous proposent la peinture de la vie ancienne. Et ce sont bien deux naissances successives du poème en prose.
1 - Jean-Luc STEINMETZ, Préface, pages 7 à 36, préface 2 - Jean-Luc STEINMETZ, Note sur l'établissement du texte, pages 37 à 38, notes 3 - Documents sur Gaspard de la Nuit, pages 203 à 208, dossier 4 - Pièces détachées extraites du portefeuille de l'auteur, pages 209 à 232, poésie 5 - Premiers états des textes, pages 233 à 250, poésie 6 - Autres proses et poèmes en prose, pages 251 à 279, poésie 7 - Jean-Luc STEINMETZ, Notes, pages 281 à 310, notes 8 - Jean-Luc STEINMETZ, Titres et épigraphes, pages 311 à 330, notes 9 - Jean-Luc STEINMETZ, Chronologie, pages 331 à 335, biographie 10 - Jean-Luc STEINMETZ, Bibliographie, pages 337 à 340, bibliographie