PREMIER PARALLÈLE Dépôt légal : avril 2016 Première édition Recueil d'articles, catégorie / prix : 12 € ISBN : 979-10-94841-17-4 ❌
Quatrième de couverture
Tentons une expérience de pensée. Imaginons un monde où des robots nous tiendraient compagnie. Des machines aux traits humains, tour à tour souriantes et geignardes, qui nous accompagneraient au quotidien.
Nous leur serions aussi attachés que nous le sommes à nos animaux domestiques.
En vérité, ce monde est déjà en partie le nôtre. Ces robots d’un nouveau genre sont déjà dans les maisons de retraite, dans les écoles. Ils génèrent un attachement très puissant. Comment un tel lien peut-il se nouer ?
Que dit-il de nous ? Quels risques prenons-nous en faisant confiance à ces logiciels incarnés, potentiellement espions ? Faut-il, pour se protéger d’eux, leur octroyer un statut juridique spécifique ?
Critiques
En compagnie des robots est issu d’un débat organisé à la Gaîté Lyrique en novembre 2015. Co-animé par Olivier Tesquet, journaliste pour Télérama, et Amélie Petit, cofondatrice des éditions Premier Parallèle, ledit débat réunissait Alain Bensoussan, avocat et fondateur de l’Association du Droit des Robots, Yannis Constantinidès, professeur d’éthique médicale, Jean-Gabriel Ganascia, professeur de sciences informatiques. Le débat était enrichi d’une intervention enregistrée par Kate Darling, chercheuse au Massachusetts Institute of Technology. Sur le plateau se trouvaient présentés le phoque Paro, robot émotionnel interactif thérapeutique, Milo, robot humanoïde au visage capable de simuler des expressions humaines, et Nao, robot avec lequel il est possible d’avoir une conversation – parfois difficile, comme le démontre Alain Bensoussan dans un dialogue chargé d’incompréhension. Une captation de la rencontre est disponible sur le site de la Gaîté Lyrique. L’essai propose une retranscription de l’intégralité des échanges, enrichie de la traduction d’un article de Kate Darling et d’une (excellente) nouvelle de John McCarthy, un des pionniers de l’intelligence artificielle. Les robots sont spécifiquement fabriqués pour provoquer de l’empathie : leur apparence projette une ressemblance humaine. À partir de cette notion d’empathie sont examinées de nombreuses interrogations sur la définition du robot (robot de compagnie, objet transitionnel, « doudou » technologique ?), ses capacités décisionnelles potentielles et sur les implications sociétales qui en découlent au regard de la philosophie (quelle éthique convient-il d’adopter face à ces objets sociaux ?) et, surtout, du droit. Il ne s’agit pas seulement de protéger les robots – en ont-ils d’ailleurs besoin ? Poser un cadre juridique permet de préserver l’humain. Sur qui faire peser la responsabilité des actes d’une machine ? Le propriétaire, l’utilisateur ou le concepteur de l’algorithme ? Comment sont exploitées les données collectées et comment protéger la vie privée de l’utilisateur ? Dans « L’Histoire du robot et du bébé », John McCarthy imagine des robots conçus pour que l’homme ne s’y attache pas, dans un futur où tout est automatisé, interconnecté et virtualisé, mais où domine la crainte de séquelles psychologiques d’une affection pour les robots. La programmation de ces derniers réduit leur capacité d’intervention auprès des humains et leur interdit de provoquer de l’empathie. Quand une mère célibataire, droguée et alcoolique, laisse son bébé mourir de faim, son robot domestique se retrouve face à une série de contradictions et d’interdits qu’il lui faut dépasser. Le texte explore les questions posées par l’interaction entre les humains et les robots. En compagnie des robots confronte les points de vue (avec certaines redondances), nous incite à la réflexion. Pertinent.