« Et qu’est-ce que vous faites de tous
ces prépuces ? je demande, méfiant.
— T’inquiète pas, on ne gâche rien, mange ta soupe.
Vomir, ce n’est pas beau, donc je me retiens,
et lui, il rigole. C’était peut-être une plaisanterie.
« Où est-ce qu'on trouve des calamars
dans les égouts ? » je me demande en extirpant
avec la langue des restes de fibres coincés
entre mes dents. J’essaie de sourire,
mais mon visage se tord et je sens
la salive s’accumuler.«
Varsovie, années 2010. Sous une trappe au fond de sa cave,
un couple découvre les zombies de Juifs assassinés pendant la
guerre. Des centaines d’ombres en guenilles sortent de sous la terre
et réinvestissent leur ville lancée dans la frénésie consumériste.
La nuit des Juifs-vivants ose soulever la question : comment vivre
au-dessus des cadavres des trois cent mille Juifs du ghetto
de Varsovie exterminés ? Avec ce roman à l’humour féroce, l’auteur
se livre au passage à une critique de la société contemporaine.