Liam O'Connor est sur le Titanic, en 1912, où il doit s'assurer que personne ne reste sur le pont dont il est responsable. Soudain, il est pris au piège !
Maddy Carter, en 2010, est dans un avion qui va s'écraser dans quelques minutes. Saleena Vikram, à Bombay en 2026, est prisonnière des flammes.
Tous trois sont sauvés par Forster, un vieil homme. Ils se réveillent à New York, le lundi 10 septembre 2010.
Forster leur explique qu'ils ont « accepté » d'être les membres d'une équipe chargée de veiller à ce que le passé reste inchangé. Ces équipes ont été créées depuis que le voyage dans le temps existe. C'est Roald Waldstein, un physicien amateur, qui l'a rendu possible. Il voulait retrouver son épouse décédée. Mais, il est revenu terrifié par ce qu'il a vu pendant son voyage. Il a détruit sa machine, brûlé tous ses dossiers et devenu un militant pour l'abandon des recherches dans ce sens. Toutefois, la menace existe car de nombreuses équipes ont travaillé sur une telle machine.
L'équipe est complétée par un auxiliaire de mission cloné, qu'ils baptisent Bob.
Or, en 2066, le Dr Paul Kramer, à la tête d'un commando lourdement armé, veut revenir en Allemagne, le 15 avril... 1941.
Time Rider est une saga en neuf tomes qui articule ses intrigues autour des voyages dans le temps et de l'uchronie. Pour les plus anciens des lecteurs de SF, le sujet des livres rappelle des séries comme Setni, enquêteur temporel, une suite d'aventures dans le temps écrite par Pierre Barbet (Anticipation — Fleuve Noir). Le héros, secondé par un androïde, traque toute intrusion néfaste dans le passé. Il étouffait, ainsi, les uchronies dans l'œuf.
L'originalité de cette nouvelle saga tient dans la constitution du groupe des héros, avec la diversité des sociétés et des époques dont ils sont issus. L'auteur joue avec cette dissemblance pour créer une dynamique dans les dialogues et amener des explications, des renseignements sur les événements et technologies mises en œuvre. Entre un jeune homme vivant en 1912 et une jeune fille résidant à Bombay en 2026, les différences de connaissances, tant scientifiques qu'historiques, sont énormes.
L'auteur imagine, ainsi, autour du pivot composé par un vieil utilisateur du voyage, un quatuor intéressant par la complémentarité de leur caractère et de leurs compétences.
Il multiplie les actions, les péripéties et les rebondissements, profitant de l'uchronie en germe pour passer un message pédagogique sur l'histoire, les sociétés, l'évolution des civilisations.
On peut toutefois regretter que l'auteur, pour ce premier tome, revienne sur la victoire du nazisme et ses conséquences sur l'évolution du monde. Certes, une uchronie doit avoir un point de divergence facile à appréhender sans être un historien érudit. Mais ce sujet sur le triomphe nazi est vraiment trop vu et revu.
Le thème du prochain volume, avec un voyage au temps des dinosaures, il y a 62 millions d'années, est déjà moins commun.
Cependant, hormis cette restriction, le roman fonctionne bien, le ton est enlevé et les personnages, bien construits, sont attachants. On attend la suite qui semble prometteuse avec intérêt.