« Le petit voyage dans la Lune ?... Non ? Pas possible, à cause de l'attraction terrestre ? Qui sait ?... On verra. Pas demain, bien sûr ! Mais plus tard. Dans mille ans, par exemple. » Pierre Giffard, « Méditations sur Mars » (1907)

     La Lune n'est-elle pas la première cause d'émerveillement ?

     Combien de bouches sont-elles restées béantes, combien de torticolis ont-ils été causés par l'examen attentif des tâches de cette belle rousse osant se montrer dans son entièreté un soir d'été ?

     Grâce à d'incroyables et merveilleuses aventures spatiales, cette littérature que nous choyons tant s'attache à exciter le sense of wonder de ses lecteurs. Si les gens sérieux — trop sérieux peut-être — s'attachent à garder les pieds sur Terre, leur vie paraît bien morne pour ceux qui ont la tête dans les étoile.

     C'est ce qui est plaisant avec les rêveurs : quand ils se réveillent, ils ont tant de choses à dire ! Et s'ils ne peuvent redescendre sur Terre car ils sont dans la Lune, peut-être que les autres peuvent se donner la peine d'y monter.

     Ce n'est pas en regardant nos pieds que nos yeux se rempliront d'étoiles !