Après Moi, Mitounet-Joli et Le septième lot, voici un troisième roman, destiné à « boucler» la trilogie martienne.
Cette trilogie n'est pas suivie. Ecrite isolément, chacune de ses parties peut se lire isolément. Elle ne repose même pas sur une conception cohérente et unique du Martien. Les trois romans peuvent s'entendre comme les trois mouvements d'un concerto pour Martien et Humanité, où celle-ci jouerait le rôle de l'orchestre et celui-là le rôle de l'instrument soliste. Les thèmes fondamentaux sont ceux du déracinement, de la transplantation, de la coexistence, de la non-insertion, du rejet, du refus.
Dans Les derniers jours de l'Eternel, en dépit de quelques pages d'humour, le propos est tragique. En même temps que le héros prend successivement conscience de lui-même, de son passé, puis de ses origines, nous assistons au lent suicide de l'humanité par la mauvaise conscience, le renoncement, la lassitude, sans compter le S.I.D.A. et la Substitution cellulaire, maladies incurables, qui ne sont pas autre chose que la transposition symbolique de sa fatigue d'exister.
Dieu apparaît ici comme un aimable vieillard, un peu farceur, un peu escroc, qui, après avoir aidé l'homme au cours de son ascension, l'aide également à se détruire lui-même et finit par mourir avec lui.
Mais la vie continue. Pendant que les Martiens prennent possession de la Terre, un petit monstre noir, protégé et guidé par son dieu à lui, se tortille dans la boue polluée de quelque golfe méditerranéen. C'est le nouvel Adam, le Père de la futur race supérieure…