Ce premier roman de la nouvelle collection de science-fiction, dirigée par Jean-Claude Dunyach, donne le ton : du space-opera mâtiné de hard-science, aussi maîtrisé qu'imposant, par l'auteur de
L'Aube de la nuit et de
Dragon déchu, le prolifique Peter Hamilton.
Au XXIV
e siècle, fort de la technologie des trous de ver, l'humanité a colonisé 600 planètes et croisé quelques espèces extraterrestres avec lesquelles elle entretient de bonnes relations. Le Commonwealth Interstellaire qui gère la colonisation redoute cependant une rencontre prochaine avec une espèce supérieure belliqueuse. Le risque grandit quand un astronome, Dudley Bose, constate l'occultation d'une étoile par une sphère de Dyson apparue instantanément. S'agit-il d'une forteresse pour se prémunir d'un danger imminent ou au contraire de l'isolation d'une dangereuse espèce par une autre ayant mesuré le danger ? C'est pour le savoir qu'est construit le premier vaisseau interstellaire, car il n'est pas question d'ouvrir un trou de ver à proximité de cette sphère. Mais le projet, déjà critiqué par le rasta milliardaire Ozzie, est combattu par la secte des Gardiens de l'Individualité, qui estime qu'une entité extraterrestre néfaste manipule depuis longtemps les dirigeants de l'humanité et que cette expédition n'est destinée qu'à permettre aux forces occultes d'achever leur conquête.
Comme toujours chez Hamilton, de nombreuses intrigues parallèles, comme celle de l'inspecteur Paula Myo traquant un terroriste, donnent du relief à cette complexe société du futur où la génétique et la copie de la mémoire ont rendu immortels les humains les plus fortunés. Comme toujours aussi, la présentation de l'univers ne manque ni de rigueur scientifique ni de cohérence dans la description de la civilisation très capitaliste qui en découle, et des clins d'œil agrémentent les péripéties d'un humour discret. La mise en place est forcément longue et on regrette seulement que ce premier volume se termine brutalement, alors même que le vaisseau
Seconde Chance vient d'effectuer une première exploration de ce qui se trouve à l'intérieur de la sphère. Mais les attendus sont suffisamment passionnants pour donner envie de dévorer cette nouvelle fresque par le maître contemporain du space-opera.