D'André Dahl, on ne sait rien, ou presque rien, pas même pourquoi il avait choisi ce pseudonyme… De son vrai nom Léon Kuentz, il est né à Lyon le 6 février 1886, et décédé à Paris le 11 septembre 1932. Voilà tout : une vie de journaliste.
Il avait dépassé trente-cinq ans lorsque parut, en 1922, Le Soleil ne se leva pas. Cette bouffonnerie de science-fiction, à une époque où la science-fiction n'était guère de mode, eut un énorme succès et atteignit des tirages fabuleux. L'idée, très simple, de ce roman a l'immense mérite d'être tout entière résumée dans son titre. Quant au dénouement… Mais, chut ! ne vaut-il pas mieux que vous le découvriez vous-même ?
Ce succès, sans doute inattendu pour l'auteur lui-même, fut le début d'une joyeuse carrière : une quinzaine de romans et de recueils en dix ans, d'une satire souvent proche de l'actualité. Du Voyage autour de ma loge (un cas de concierge, en 1923) au Fauteuil à roulettes (en 1932), de Mon curé chez Vautel (qui fait écho à Mon curé chez les riches, dudit Clément Vautel), à La victime de Mme Machard (“farce littéraire”, indique le sous-titre, mais qui se souvient encore de Raymonde Machard ?), André Dahl écrit avec une allégresse que nous avons perdue. Le Conteur est ouvert (1926), Quand te tues-tu ? et les Contes pour la Comtesse (1933) contiennent de fameux morceaux d'anthologie.
Un écrivain discret, sans prétention, mais plein d'idées drôles en tête, de situations cocasses et de fous rires, tel est ce classique du rire des années 30, celui des conteurs du Merle Blanc et du Canard Enchaîné.