Gastro-entérite ou arsenic ? Pour en avoir le cœur net, il n'y a qu'une solution : exhumer le corps. Ce qui n'est pas une mince affaire. Car le cercueil de Miles Despard a été descendu dans le caveau familial et pour y accéder, il faut ôter quelques mètres carrés de dallage cimenté, déblayer une couche et de gravier, puis soulever la grande dalle de l'entrée qui pèse bien une demi tonne. Bref, de quoi donner de l'ouvrage à plusieurs hommes armés de leviers, de pics et de pelles. Et pour quel résultat ! Dans sa niche, le cercueil de bois tout neuf est vide. Faut-il en conclure qu'ils ne rêvent pas, ceux qui croient voir rôder le vieux Miles, à la nuit tombée ?
Le chef-d'œuvre de John Dickson Carr, maître du fantastique et du policier, écrit en 1937.
Voici l’un des récits les plus justement célèbres de ce grand spécialiste du crime en chambre close qu’est john Dickson Carr.
L’intrigue reprend les ingédients usuels au genre : un meurtre impossible (enfin s’il s’agit bien d’un meurtre), une enquête minutieuse pour distinguer le coupable des trop nombreux suspects, des personnages typés (certains diraient figés), et des déductions à la chaine.
Mais là où Carr frise le génie, c’est quand il nous propose deux solutions parfaitement cohérentes et justifiées : l’une basée sur la pure logique, classique dans des romans policiers de ce type, et l’autre qui fait clairement appel au fantastique.
Un exemple parfait de construction narrative totalement maitrisée, à la double conclusion brillante. Du travail d’orfèvre !
Pas étonnant que ce livre soit considéré comme un classique du genre. Certes oui, mais quel genre, justement ?
Thierry BOSCH Première parution : 25/10/2015 nooSFere