ALBIN MICHEL Jeunesse
(Paris, France), coll. Wiz Dépôt légal : octobre 2005, Achevé d'imprimer : novembre 2007 Roman, 384 pages, catégorie / prix : 15 € ISBN : 2-226-14955-4 Format : 14,5 x 21,5 cm✅ Genre : Fantasy
« Quand le dernier dragon et le dernier elfe briseront le cercle, le passé et le futur se rencontreront, le soleil d’un nouvel été brillera dans le ciel. »
Dans un monde obscur, battu par les pluies, le jeune Yorsh, dernier des elfes, a dû fuir son village dévasté. Un homme et une femme vont le conduire jusqu’aux terres du dernier dragon, dont il deviendra le gardien afin d’accomplir une ancienne prophétie. Mais Yorsh ignore que cette prédiction en cache une autre, qui l’entraînera plus loin encore.
Magnifique épopée fantasy, Le Dernier Elfe a reçu en 2004 le prestigieux prix Andersen Italia du roman jeunesse.
Silvana de Mari est psychothérapeute et vit à Turin. Le Dernier Elfe est son premier roman.
Cela commence comme une comédie, dans laquelle Yorshkrunsquarkljolnerstrink, un tout jeune elfe, fait la rencontre de deux êtres humains, ces créatures terrifiantes qui — selon les légendes elfes — mangent les siens. Néanmoins, ceux dont il croise le chemin semblent avoir de bonnes intentions, même s'ils se comportent de manière extravagante. L'auteur joue ici d'un procédé souvent employé : la découverte du monde à travers les yeux d'un protagoniste décalé, dont le comportement génère fréquemment des situations cocasses. Une manière particulièrement appropriée pour faire connaissance avec les personnages, avec qui on se sent très vite complice. D'autant plus que Silvana de Mari joue aussi sur des fibres plus intimes : l'enfance et la paternité, à mesure que l'elfe, l'homme et la femme qui n'avaient rien en commun reconstituent peu à peu une famille.
Mais bien vite, après ce départ humoristique, se profile le drame : Yorsh prend conscience de son statut, celui de dernier de son espèce. L'atmosphère devient pesante, et le roman acquiert une profondeur supplémentaire. Une quête s'offre à Yorsh, dévoilée par une prophétie : retrouver le dernier dragon, avec lequel il devra bâtir le futur. Bien sûr, il rencontre la créature ailée. Et c'est là qu'arrive la coupure. Un saut de dix ans dans le temps qui, forcément, ne s'accompagne pas que d'heureux développements. Cette famille, à laquelle on s'était attaché, éclate, et l'on se retrouve désemparé (les plus jeunes lecteurs le seront sans aucun doute encore plus). Et même si la comédie est toujours présente, elle se voile désormais de nostalgie devant des jours enfuis, où la vie était plus simple et aussi plus riante. Commence alors une deuxième quête pour Yorsh : celle du bonheur retrouvé.
Ce roman, on l'aura compris, est une éclatante réussite, qui joue sur toute la gamme des émotions, du rire aux larmes, un livre susceptible d'intéresser le plus large des publics. Les Italiens ne s'y sont pas trompés, qui ont décerné au Dernier Elfe le prix Andersen en 2004.