Exit West
Mohsin HAMID
Titre original : Exit West, 2017 Première parution : Hamish Hamilton, 2 mars 2017
Traduction de Bernard COHEN
GRASSET
Dépôt légal : janvier 2018 208 pages, catégorie / prix : 19 € ISBN : 978-2-246-81229-6 Format : 14,5 x 20,5 cm  Genre : Hors Genre
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Une grande ville au bord de la guerre civile, quelque part au Moyen-Orient. Saïd y rencontre Nadia, une jeune femme indépendante, sensuelle et déterminée. Jour après jour, les explosions, les échanges de tirs et les points de contrôle sauvages transforment un peu plus la vie des habitants en enfer. Nadia et Saïd doivent se cacher pour vivre leur passion naissante, mais l’escalade de la violence finit de les transformer en prisonniers et les pousse à tout tenter pour partir, jusqu’à emprunter l’une de ces portes mystérieuses dont on dit qu’elles ouvrent sur l’Occident…
Avec cette histoire d’amour poignante sur fond d’exil et de crise migratoire, Mohsin Hamid nous prouve par son inventivité de conteur qu’un sujet d’actualité n’exclut pas la poésie ni même la magie. Une fable contemporaine et intemporelle.
« L’un des auteurs les plus talentueux et inventifs de sa génération. » The New York Times
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Dans un pays du moyen Orient, Katia, jeune fille indépendante, entame une relation avec Saïd, garçon plus réservé et croyant. Mais la guerre civile arrive et leur quartier tombe aux mains des "militants", des intégristes religieux amateurs d'exécutions sommaires. Comme beaucoup d'autres, Katia et Saïd fuient leur pays par le biais d'une "porte", un passage qui apparait aléatoirement et téléporte ceux qui l'empruntent dans une autre partie du monde.
Ils arrivent d'abord à Mykonos, dans un camp de réfugiés, puis au bout de quelques semaines trouvent une autre porte les emmenant à Londres, ville envahie par les réfugiés de toutes origines ayant pris d'autres portes, ville à la limite de basculer elle aussi dans la guerre civile...
Avouons-le : ce livre passé inaperçu en France ne me serait pas arrivé entre les mains s'il n'avait pas été nominé aux Bristish Science Fiction Awards (BSFA), peut-être le prix correspondant le mieux à mes goûts (la gagnante cette année est d'ailleurs la talentueuse Nina Allan).
Evacuons tout d'abord l'aspect science-fictif du roman : ces portes qui surgissent aléatoirement et permettent aux personnages de se déplacer entre les continents ne sont qu'un facilité narrative ; le romancier se sert d'elles pour passer d'une situation à une autre et rien de plus. Aucune explication sur leur présence, aucune réflexion poussée sur leur impact.
Mais le vrai problème du roman réside dans son utilisation des personnages. Comme les portes, ils ne sont là que pour décrire des situations : la prise de pouvoir par des intégristes, l'immigration massive et incontrôlée se transformant en une invasion de facto de Londres et d'autres villes... On ne fait qu'effleurer les thèmes majeurs qui auraient pu surgir de ces déplacements de population. Katia, Saïd et les autres ne sont que des coquilles vides, des marionnettes sans personnalité que l'écrivain entraîne d'une scène à une autre. Alors que des évènements effroyables surviennent, on reste distant et froid, on ne ressent pas ce que les personnages vivent. Après les cinquante premières pages plutôt réussies, on se détache totalement du roman et on le parcourt jusqu'à la fin sans aucune émotion. Dommage.
René-Marc DOLHEN Première parution : 8/6/2018 nooSFere
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