LIVRE DE POCHE
(Paris, France) n° 14687 Dépôt légal : avril 2002 Roman, 416 pages, catégorie / prix : 6,10 € ISBN : 2-253-14687-0 Format : 11,0 x 18,0 cm✅
Hantée par la disparition de sa mère Eliza, négligée par un père revenu du bout du monde avec une nouvelle épouse, Isobel Fairfax est douée (ou affligée ?) d'une faculté exceptionnelle : circuler à son gré dans le temps, pour explorer une tranche du passé ou entrouvrir une porte sur l'avenir.
Ainsi va-t-elle remonter à l'époque où ses ancêtres, contemporains de Shakespeare, étaient les seigneurs du pays environnant, puis reparcourir la longue décadence qui mène à son épicier de père. Et aux multiples secrets, dérisoires ou tragiques, qui sont le lot de toutes les familles... Isobel n'aurait-elle pas préféré ignorer ce qu'il lui sera donné de découvrir ?
Après Dans les coulisses du musée, lauréat du prix Whitbread en Grande-Bretagne, sacré par le magazine Lire « Meilleur roman de l'année 1996 », Kate Atkinson nous entraîne une fois encore dans un irrésistible galop romanesque, à la fois saga familiale et enquête policière.
Drôle, malin, émouvant, doté d'une sorte d'ébriété en constante effervescence, ce livre ensorcelé illustre bien que Kate Atkinson est la charmante diablesse du roman britannique d'aujourd'hui.
Jacques de Decker, Le Soir
Miss Atkinson se montre d'une intelligence diabolique. Elle est émeut et amuse... Elle est d'une prodigalité phénoménale dans ses histoires, ses personnages, ses fantasmagories.
Ceci n'est pas de la SF, et ne se donne pas comme tel. Mais le prière d'insérer évoque une héroïne capable de « circuler à son gré dans le temps, pour explorer une tranche du passé ou entrouvrir une porte sur l'avenir », et, même s'il oscille entre saga familiale et roman d'apprentissage d'adolescente, le livre commence au big-bang et va jusqu'à la fin des temps. On y plaisante sur le paranormal et les enlèvement par des extraterrestres, on y parle d'univers parallèles, on y casse une assiette pour voir si le temps peut revenir en arrière, on y revit plusieurs fois la même soirée, avec des résultats diversement désastreux et sanglants. Si l'essentiel est plutôt dans l'allègre méchanceté des portraits, la feinte naïveté permettant d'asséner des horreurs, la façon de raconter morts et abandons de famille, l'humour que l'on qualifierait d'anglais s'il ne rappelait, modernisée, la férocité de Jules Vallès, il n'empêche qu'il y a bien « contamination » de la littérature générale par la SF et non par le bric-à-brac de la sci-fi, que le résultat est réjouissant, et que cela vaut d'être noté.