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Dimension Uchronie 1

ANTHOLOGIE

Textes réunis par Bertrand CAMPEIS

Première parution : Chalabre, France : Rivière Blanche, novembre 2018

Illustration de Tiffanie ULDRY

BLACK COAT PRESS (Tarzana, États-Unis), coll. Rivière Blanche - Fusée n° 74
Dépôt légal : 2018
Première édition
Anthologie, 360 pages, catégorie / prix : 26 €
ISBN : 978-1-61227-817-9
Format : 12,7 x 20,4 cm
Genre : Science-Fiction

Parution en novembre 2018.



Quatrième de couverture

Et Si ? Et si la Révolution française l’avait emportée ? Et si la République, une et indivisible avait colporté ses idées d’égalité par-delà ses frontières ? Droit à la propriété, fin de l’esclavage, égalité homme-femme. En 1889, pour fêter les cent ans de la république française, une gigantesque Marianne, dessinée par Auguste Bartholdi et construite par Gustave Eiffel, sera inaugurée sur les Champs Elysées (anciennement Champs de Mars) face au Palais du Peuple. Le tout en présence de la présidente Louverture, du Président du conseil Jean Jaurès, du général Dreyfus, commandant en chef de l’Armée Française et du dramaturge Victor Hugo qui fera un compte-rendu exhaustif et lyrique de la cérémonie pour le compte du journal Le peuple libre, appartenant à Georges Clémenceau. 

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Bertrand CAMPEIS, Préface, pages 7 à 8, préface
2 - Émilie CHEVALLIER MOREUX, Nouvelle Sparte, pages 9 à 16, nouvelle
3 - Interview de Jerry Oltion, page 17, entretien avec Jerry OLTION, trad. Erwan DEVOS & Hermine HÉMON
4 - Jean-Claude RENAULT, Pour l’honneur de Rome, pages 17 à 38, nouvelle
5 - Clémence GODEFROY, Nova Lua, pages 39 à 50, nouvelle
6 - Florie VIGNON, Gengis, pages 51 à 72, nouvelle
7 - Sébastien CAPELLE, Le Non de la Rose, pages 73 à 92, nouvelle
8 - Fabien CLAVEL, La Marche d’Almería, pages 93 à 121, nouvelle
9 - Thomas MILLET, L'Expédition perdue, pages 122 à 160, nouvelle
10 - Tesha GARISAKI, Le Festival des Dragons de Tenochtitlan, pages 161 à 213, nouvelle
11 - Pierre LÉAUTÉ, Code Noir, pages 214 à 242, nouvelle
12 - Marie CZARNECKI, La Cantatrice, pages 243 à 275, nouvelle
13 - Emmanuel CHASTELLIÈRE, Un dernier thé en Antarctique, pages 276 à 291, nouvelle
14 - Sara DOKE, Léopard cha-cha, pages 292 à 295, nouvelle
15 - Louis GASTEBOIS, Projections, pages 296 à 326, nouvelle
16 - Zoé DANGLES, Celle qui glisse sur les ondes, pages 327 à 337, nouvelle
17 - Jerry OLTION, Alerte Rouge (Red Alert, 1991), pages 338 à 352, nouvelle, trad. Erwan DEVOS & Hermine HÉMON
Critiques

    Collectées par Bertrand Campéis, l’éminence masculine du Guide de l’uchronie réédité récemment chez ActuSF, Dimension uchronie 1 rassemble quatorze nouvelles d’auteurs divers, résultat d’un appel à textes lancé fin 2017. Des femmes et des hommes, à part égale, des écrivains expérimentés et des novices, des francophones et un Américain, un peu esseulé pour le coup. La curiosité piquée, l’amateur d’histoire alternative se dit qu’il y a peut-être matière à satisfaire sa passion pour les déviances historiques. Hélas, à trois exceptions près, le résultat apparaît au mieux quelconque, au pire médiocre Passons rapidement sur « Nouvelle Sparte » d’Émilie Chevallier Moreux, dont le texte peut se résumer à un seul terme : abscons. Les nouvelles suivantes remontent un tantinet le niveau, mais elles ne sont pas en mesure de corriger cette fâcheuse entrée en matière. « Pour l’honneur de Rome » mélange l’uchronie au voyage temporel en imaginant un monde où l’Empire romain n’existe pas. On conçoit sans peine ce que Poul Anderson, voire Pierre Barbet auraient pu faire avec un tel argument de départ. Ici, c’est juste raté. Dans une autre acception de l’Histoire, Jean-Claude Renault se serait sans doute abstenu. Pas de chance pour nous qui n’y vivons pas… Les choses ne s’arrangent guère avec « Nova Lua », même si Clémence Godefroy sait jouer de la corde sensible. Sa nouvelle se réduit à la confession d’une missionnaire issue du culte christaoiste, curieux syncrétisme de christianisme et de taoïsme né après la défaite de la papauté pendant la Querelle des Investitures et après son exil en Orient. Décidée à mourir pour sa foi, la religieuse prend fait et cause pour les esclaves d’une colonie européenne passée à la religion déorégalienne. Même si la proposition de l’autrice est originale, avouons que l’on reste quand même un tantinet sur sa faim. Dommage… Avec Florie Vignon, Sébastien Capelle, Fabien Clavel et Thomas Milleton, on oscille ensuite entre l’anecdotique et le besogneux. Heureusement, la nouvelle de Tesha Garisaki vient nous rafraîchir la mémoire. « Le Festival des dragons de Tenochtitlan » apporte en effet la preuve que le ridicule ne tue pas, et on se demande quelle idée saugrenue a pu traverser l’esprit de l’anthologiste en sélectionnant ce texte, à part peut-être la volonté de faire une mauvaise blague. « Code noir », de Pierre Léauté, calme heureusement tout net l’énervement. Passée une chronologie superflue qui fait craindre un instant le didactisme lourdaud, le récit révèle un humour grinçant de bon augure. Faire de l’idole des jeunes l’une des têtes pensantes et agissantes du mouvement pour l’abolition de l’esclavage, et de Jacques Mesrine le président d’une République sociale, a de quoi réjouir les mauvais esprits. Pour le reste du sommaire, on pardonnera au chroniqueur de faire l’impasse sur les textes de Marie Czarnecki, Emmanuel Chastelière et Sara Doke, afin de consacrer plus de temps à « Projections » de Louis Gastebois. Petit plaisir pour cinéphile, la nouvelle nous immerge dans un monde où l’industrie du cinéma a dépéri au profit du petit écran. Le texte abonde en clins d’œil et allusions faisant appel à la culture cinématographique. Dans cette acception de l’Histoire, le Napoléon de Kubrick a ainsi été tourné, le nouvel Hollywood n’a jamais émergé, et George Lucas finit avec une balle dans la tête avant d’avoir pu entreprendre le tournage de Star Wars. Avec cette réflexion sur le cinéma, l’entertainment et l’art, Louis Gastebois (un émule de l’inspecteur Clouseau ?) écrit sans doute le texte le plus stimulant de l’anthologie. On en redemande, et on est récompensé par le texte de Zoé Dangles. « Celle qui glisse sur les ondes » marque effectivement l’esprit. Ici, l’uchronie évolue à la marge, comme une tache de fond, visible dans le décor d’un Cambodge techno et dynamique. Mais le cœur du récit s’attache au drame vécu par les Rohingyas, sujet à la résonance très contemporaine. Voici un texte dur, très dur, mais bien écrit, évoquant avec pudeur et acuité le silence autour du massacre d’un peuple. Reste « Alerte rouge », nouvelle de Jerry Oltion, où l’auteur américain nous rejoue la crise des fusées, façon ruse de sioux contre visages pâles. Amusant, mais pas inoubliable. Bref, alors que le titre de l’anthologie laisse présager un second volume, on se prend à demander si l’on ne va pas passer son tour. Qui sait ? Vous avez deux heures pour écrire sur ce sujet d’uchronie personnelle. Très personnelle.

Laurent LELEU
Première parution : 1/4/2019 dans Bifrost 94
Mise en ligne le : 14/9/2023

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