Un jeune employé de bureau londonien, fervent collectionneur, admire de loin un papillon géant : une jeune et radieuse étudiante des Beaux-Arts. Il la kidnappe, l'installe dans sa maison de campagne, gagnée en pariant au football, et n'en veut rien d'autre que le plaisir de sa compagnie. Mais ni le champagne, ni le caviar, ni les robes neuves, ni les livres d'art ne font accepter la prison. Miranda essaie de s'échapper, d'appeler à l'aide et même de se tuer. En désespoir de cause, elle s'offre à lui. Grossière erreur ! On ne fait pas l'amour avec un papillon. Miranda prend froid et meurt bientôt de pneumonie ; tandis qu'au loin apparaît une jeune fille qui lui ressemble et que l'amateur songe déjà à prendre dans son filet. Il y a quelque chose de tranquillement démentiel dans le ton de cette histoire de séquestration, qui fait qu'on ne sait plus s'il faut condamner les mauvais instincts d'un fou, ou incriminer le monde petit-bourgeois qui l'a rendu tel. Grâce à cette incertitude habilement ménagée, le livre demeure jusqu'à la dernière ligne inquiétant, c'est-à-dire réussi.

John Fowles
Né en 1926, près de Londres. A fait ses études à Oxford, en littérature française. A beaucoup voyagé en Europe, particulièrement en France et en Grèce. Se croit plus influencé par les écrivains français que par ceux de son propre pays. S'intéresse à l'art, l'architecture et l'histoire naturelle. A une sainte horreur des collectionneurs, quels qu'ils soient. Son prochain livre: « Les Aristos », paraîtra prochainement en Amérique et en Angleterre.