Jacques réside avec Annette, sa sœur, et leur mère, dans une immense et magnifique demeure ancienne où ils disposent d’un grand parc, de domestiques et d’une vie luxueuse. Après le décès de leur père, une amie de leur mère, vieille hongroise distinguée, leur a offert ce train de vie délirant en échange de l’accueil de sa petite fille orpheline, Élisabeth, au sein de leur famille. Élisabeth et Annette vont très vite devenir inséparables, faisant de Jacques leur souffre-douleur, tandis que la mère, toujours plus languissante, dépérit d’on ne sait quel mal mystérieux.
Quelques années plus tard, Jacques rencontre Colette, une saine jeune femme dont il décide de faire son épouse. Mais, alors que tous deux se rendent aux Eyquerres, la demeure familiale, pour annoncer la nouvelle, tout se détraque et une succession d’événements troubles bouleverse les sens et l’esprit de Jacques qui se demande s’il n’est pas en train de devenir fou comme l’était son père.
Après une jeunesse studieuse à Clermont-Ferrand où elle poursuit des études d’anglais, Christine Renard (1929 – 1979) s’installe à Paris et se lance résolument dans l’écriture. En 1961, la revue Fiction lui publie une première nouvelle. Elle est suivie de beaucoup d’autres. En 1963 paraît chez Hachette, dans la collection Le Rayon FantastiqueÀ contre-temps. Parallèlement à une carrière scientifique brillante, (elle est entrée au CNRS en 1956), elle ne cesse d’écrire. La Planète des pouées (1972) invente un genre nouveau, « l’utopie érotique ». Elle s’oriente vers le fantastique avec La Mante au fil des jours (1977), roman d’un amour étrangement quotidien avec un vampire. Disparue trop tôt, « elle aurait dû être le plus populaire des auteurs de SF ; il a fallu tout son mépris du marketing pour la maintenir dans une solitude imméritée », diront à son propos Michel Jeury et Jacques Goimard.