[Texte extrait de la préface, repris sur le site du Centre Rocambole]

En 1888, Louis Boussenard a 41 ans et a déjà publié onze ouvrages. Il s’est installé dans son rôle d’auteur de romans exotiques dans la veine de Jules Verne, où le voyage s’agrémente de monographies sur la faune et la flore, de péripéties mouvementées au possible, pimentées d’attaques d’indigènes et d’actes de bravoure de héros français courageux et gouailleurs.

Le onzième roman marque un tournant. En effet, Les Secrets de Monsieur Synthèse, qui paraît dans La Science Illustrée, hebdomadaire fondé par Louis Figuier, est son premier roman de « merveilleux scientifique ».

Il ne fait que revenir ici, avec la fantasque imagination du romancier, sur un de ses sujets de prédilection : la science, tout court. Et il s’attaque à un aspect de celle-ci qui le passionne tout particulièrement, et cela pour des raisons strictement idéologiques, la théorie de l’évolution des espèces.

L’ouvrage met en scène un personnage de savant hors du commun, Monsieur Synthèse, dont le projet est à la mesure de ses connaissances et de sa fortune personnelle, pharaonique. Il s’agit rien moins que de recréer un homme issu de l’évolution des espèces, neuf et pur de toutes les tares accumulées du genre humain. Ceci en accélérant une évolution recréée en vase clos depuis les origines, rien moins…

Dix mille ans dans un bloc de glace, est un récit relativement court qui constitue la suite des Secrets de M. Synthèse. Il est paru originellement en feuilleton dans La Science Illustrée, en 1889. M. Synthèse se trouve congelé et se réveille dans un futur lointain. Il peut ainsi découvrir le monde de l’avenir et vérifier ses propres hypothèses sur l’évolution.