Olga LOSSKY Première parution : Paris, France : Denoël, 3 janvier 2019
DENOËL
(Paris, France) Date de parution : 3 janvier 2019 Dépôt légal : janvier 2019 Première édition Roman, 336 pages, catégorie / prix : 20,90 € ISBN : 978-2-207-14176-2 Format : 14,0 x 20,5 cm❌ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Au milieu du XXIe siècle, Providence a révolutionné le suivi médical grâce à la «plume d’ange», une puce sous-cutanée qui contrôle la santé et l’environnement de ses adhérents en temps réel. Son objectif : le risque zéro. Agnès Carmini vit dans ce monde millimétré, où repas et temps de sommeil sont dictés par les logiciels. Victorien, son mari, a beau être l’un des concepteurs du projet, elle ne parvient pas à se satisfaire pleinement de ce système, dont la régularité apaise pourtant ses angoisses. Agnès continue d’exercer comme anesthésiste à l’hôpital public, un des derniers bastions à refuser la médecine numérique, et se ressource dans la hutte en paille de ses grands-parents, qui ont choisi un mode de vie autarcique.
Tout bascule le jour où une adhérente Providence meurt au bloc. Agnès est accusée de négligence tandis que l’opinion publique s’émeut. Le risque zéro ne serait-il qu’un mythe ou, pire, un simple argument de vente? Que fait donc l’épouse d’un dirigeant de Providence dans ce service de médecine traditionnelle, loin des innovations prônées par la prestigieuse entreprise? La tornade médiatique va contraindre Agnès à faire voler en éclats les contours de son existence programmée.
Après Requiem pour un clou (Gallimard, 2004), La Révolution des cierges (Gallimard, 2010), La Maison Zeidawi (Denoël, 2014) et Le Revers de la médaille (Denoël, 2016), Risque zéro est le cinquième roman d'Olga Lossky.
Critiques
[critique parue exclusivement dans la version numérique de la revue]
Futur proche. La société Providence, pour laquelle travaille Victorien en tant que réalisateur d’animations dispensant des conseils de façon ludique, commercialise une puce sous-cutanée surveillant la santé de ses clients et leur mode de vie comme le temps de sommeil ou les excès : ainsi l’autocuiseur au courant de leur taux de glycémie ou de cholestérol est en mesure de proposer des menus adaptés à chaque membre de la famille. Sa femme Agnès, anesthésiste à l’hôpital, est mise en garde à vue pour n’avoir pas tenté, lors d’un arrêt cardiaque, de réanimer un patient jusqu’au bout. C’est en réalité Akim, le chirurgien vacataire, qui a quitté la salle d’opération au bout de dix minutes au lieu du quart d’heure réglementaire, comprenant qu’il n’y avait plus rien à faire. Durant sa nuit en cellule, en attendant l’interrogatoire du lendemain, Agnès dont la panique fait s’emballer le cœur de façon dangereuse en raison d’une bénigne malformation cardiaque, frôle la catastrophe. Victorien, qui suit son calvaire à l’aide de l’autocuiseur connecté sur sa puce, conçoit à l’aide de son fils, au cours d’une nuit blanche, un jeu vidéo pour faire prendre conscience des rigueurs d’une incarcération. De son côté, Agnès, libérée mais sous le coup d’une mise en examen, remet en question cette société planifiant la vie de tout un chacun et part se ressourcer dans la hutte en paille de ses grands-parents avant de s’engager dans une clinique à vocation humanitaire dans un township d’Afrique du Sud, embarquant avec elle, malgré l’absence de sécurité, d’hygiène et de ressources, sa fille de cinq ans et son fils adolescent, ainsi que son arrière-grand-père de cent huit ans.
Mal fichu, mal écrit, ce roman qui tient à dénoncer la société du contrôle numérique individuel, enfonce des portes ouvertes avec un scénario aussi incohérent que naïf. Les personnages agissent selon le propos qu’ils sont chargés de véhiculer et non en fonction de leur psychologie. Le principal défaut consiste à expliquer au lieu de montrer : la narration se focalise sur le point de vue des protagonistes jusqu’à multiplier les contradictions en tentant de justifier le moindre de leurs actes. L’écriture, très plate, est au niveau de la narration. Le plus consternant peut-être est que le roman bénéficie un peu partout d’une bonne presse. Le lecteur de science-fiction, lui, passera son chemin.