De l'autre côté de la frontière, sa réponse fut-elle reçue ? Y existait-il encore même des hommes, ou le messager ailé qui s’était arrêté dans son parc était-il parti de quelque autre part du monde, en des temps peut-être antérieurs à la construction de l’enceinte ? A moins que, s’étant faufilé dans une fente du temps, il ne lui fût parvenu de l’avenir ?
Frontière géographique, sociale, spirituelle. Limite parfois purement imaginaire, n’existant que dans le fugace imaginaire d’une société, mais non moins réelle et contraignante.
Le coeur de la plupart de ces nouvelles puise d’une continue révolte. Celle que nous ressentons face à la mort ou dans une infirmité, corporelle ou sociale. Mais cette souffrance en sa colère s’élève parfois jusqu’à surmonter les obstacles, porteuse d’espoir.
Un soir ou une aurore, sur le tranchant du précipice, ils ouvrirent leurs bras, dans le vide s’élancèrent. Oiseaux ils se conçurent, puis astres, soleils espérables. Car leur envol est de ceux qui écrivent les pages de l'humain.

Ecrivain et peintre, Béatrice Gaudy collabore à de nombreuses revues. Elle a publié deux recueils de poèmes et dessins, Aux lèvres du seul et Les semailles de l’aube, Prix de la Ville de Dijon 2002, un recueil de peintures et poésies, L’incarnation du jour, et un roman, La floraison des pierres, Journal d’un premier ministre assassiné.