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Le Trône de fer

George R. R. MARTIN

Titre original : A Game of Thrones, 1996
Première parution : New-York, USA : Bantam, 1996 (roman coupé en deux pour l'édition française)   ISFDB
Cycle : Le Trône de fer  vol. 1 (1a) 

Traduction de Jean SOLA
Illustration de Jeff LANGEVIN

J'AI LU (Paris, France), coll. Fantasy (2007 - ) précédent dans la collection n° 5591 suivant dans la collection
Achevé d'imprimer : 20 mars 2018
Retirage
Partie de roman, 480 pages, catégorie / prix : 8,10 €
ISBN : 978-2-290-30286-6
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Fantasy

Autres éditions
   J'AI LU, 2000, 2004, 2009
   in Le Trône de Fer, l'intégrale - 1, 2009
   in Le Trône de Fer, l'intégrale - 1, 2009
   in Le Trône de Fer, l'intégrale - 1, 2011
   J'AI LU, 2012
   in Le Trône de Fer, l'intégrale - 1, 2012
   in Le Trône de Fer, l'intégrale - 1, 2012
   in Le Trône de Fer, l'intégrale - 1, 2012
   J'AI LU, 2013, 2014, 2017
   PYGMALION, 1998
   in Le Trône de Fer, l'intégrale - 1, 2008

Quatrième de couverture

Après avoir tué le monarque dément Aerys II Targaryen, Robert Baratheon est devenu le nouveau souverain du royaume des Sept Couronnes. Tandis qu'en son domaine de Winterfell, son fidèle ami le Duc Eddard Stark rend paisiblement la justice. Mais un jour, le roi Robert lui rend visite, porteur de sombres nouvelles : le trône est en péril. Stark, qui s'est toujours tenu éloigné des affaires du pouvoir, doit alors abandonner les terres du Nord pour rejoindre la cour et ses intrigues. L'heure est grave, d'autant qu'au-delà du mur qui protège le royaume depuis des siècles, d'étranges créatures rôdent...

« Un roman qui vous accroche jusqu'à la dernière page. Tout simplement brillant. »
Robert Jordan

Écrivain, anthologiste, scénariste, producteur,  George R.R. Martin consacre aujourd'hui l'essentiel de son temps à son Grand Œuvre, dont voici le premier opus. Avant de devenir Game of Thrones, la série télévisée la plus regardée de tous les temps, Le Trône de fer est l'une meilleurs sagas de fantasy.

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - James SINCLAIR, Le Nord (The North, 1996), pages 478 à 478, carte, trad. Jean SOLA
2 - James SINCLAIR, Le Sud (The South, 1996), pages 479 à 479, carte, trad. Jean SOLA
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition PYGMALION, (1998)

     Pygmalion est un éditeur qui s'est fait une spécialité du roman historique moderne, des grands amours de l'histoire plus ou moins romancés. C'est aussi l'éditeur du best-seller de Marion Zimmer Bradley, Les dames du lac, et de La tapisserie de Fionavar de Guy Gavriel Kay.

     George R. R. Martin est apparu en France dans les années 80, dans le sillage d'une vague qui portait Orson Scott Card, John Varley, Gene Wolfe et Scott Baker. Il a laissé deux romans marquants : L'agonie de la Lumière (J'ai Lu), un space opera dramatique, et Armageddon Rag (La Découverte), contant la pathétique tentative d'un journaliste nostalgique de ressusciter le Flower Power à travers un groupe rock. Sans oublier deux recueils de nouvelles impérissables : Chanson pour Lya et Des astres et des ombres, où il a sculpté l'essence même du sombre, du tragique et de la nostalgie.

     Pour Le trône de fer — A game of throne (pas de mention du titre original sur la traduction) — il a obtenu le prix Locus 97 en catégorie fantasy aux côtés de Mars la bleue (S-F) et de Stephen King (fantastique). Excusez du peu, d'autant que George R. R. Martin, bien qu'il soit loin de la notoriété de King ou de celle de la trilogie martienne de K. S. Robinson, n'est pas le parent pauvre du lot. Ce roman achèvera de convaincre certains détracteurs de la fantasy — dont je suis d'ordinaire — en apportant la preuve définitive (s'il le fallait) que ce genre peut aussi produire du bon, du très bon.

     De Roger Zelazny à la « Pink Fantasy » chère à Jacques Goimard (Pocket), de R. E. Howard à J. R. R. Tolkien en passant par Elric ou Alvin jusqu'à Tigane et au Cycle des Epées de Fritz Leiber, la fantasy sait faire preuve d'une belle diversité. Martin inscrit son roman dans la veine réaliste de la fantasy médiévale. Il est ici question d'une Terre imaginaire mais résolument anglo-saxonne, où sont morts les dragons et le surnaturel réduit à l'état de légende. L'intrigue emprunte davantage à Alexandre Dumas qu'au Conan d'Howard. Il y a moins de sorcières dans ce roman que dans la réalité, nul magicien et la religion y est maintenue en arrière plan. Inutile de préciser que ce livre n'est pas pour ceux qui, dans la fantasy, recherchent le merveilleux.

     George R. R. Martin, c'est autre chose. C'est sombre et dramatique. C'est dur et violent. Humain. Ici, le cynisme et le goût du pouvoir donnent le cœur d'assassiner un gamin de sept ans. Martin réussit à exhaler l'essence même du sordide à travers les pages qu'il donne à lire. Deux camps cependant : le cynisme et l'honneur ; deux clans : les Lannister et les Stark. Entre eux, la maison royale qui n'est plus que l'ombre de ce qu'elle fut. La luxure et l'inceste, le meurtre et la corruption, la lâcheté et le mensonge sont au cœur de l'univers proposé par l'auteur. Autant dire que ce n'est pas de la fantasy juvénile.

     Tout cela ne serait rien, vraiment, si n'étaient l'œuvre et le talent de George R. R. Martin. Quand on parle de roman psychologique — sauf au meilleur de la littérature générale — , on entend d'interminables considérations sur les états d'âme des personnages. Chez Martin, la psychologie est inscrite dans l'action, en son cœur même. C'est dans l'action, à travers les péripéties et les événements que, progressivement, se dessine le caractère des personnages. L'évocation est alors d'une force rare. Martin ne se contente pas de dépeindre des caractères, surtout, et c'est bien ce qui fait la richesse de son talent, il les met en relation. Du coup, le roman est — relativement — court. L'auteur n'a pas tiré à la ligne, et c'est un récit intense qui vous embarque à l'instar des meilleurs thrillers, ce qu'il est en fin de compte.

     Le trône de fer mérite amplement son prix Locus. C'est un livre magnifique qui, hors la magie, n'est pas sans rappeler le film Excalibur (celui de Boorman). Martin n'a pas cherché à faire œuvre novatrice et originale, ni non plus à surprendre. Il a relevé le défi du classicisme : faire mieux plutôt qu'autre chose, et y est parvenu haut la main. On se languit déjà d'attendre la suite, Le donjon rouge, dont la sortie devrait être imminente au moment ou vous lisez ces lignes. Espérons-le, car tout ce qu'on peut reprocher au Trône de fer est de n'être pas un roman complet. On n'attend pas une suite, mais la suite. Peut-être — sans doute — est-il possible de trouver des livres encore meilleurs, mais George R. R. Martin a réussi là un sans faute, rien sur quoi le critique ne puisse fonder un avis négatif, si ce n'est l'emploi des expressions « coma » et « état stationnaire », inadaptées à un cadre médiéval. Une broutille !

     Le trône de fer ne concerne peut-être pas tous les amateurs de fantasy, mais devrait aisément se concilier ceux qui sont rebutés par le surnaturel ainsi que les amateurs de romans historiques, sous réserve qu'ils puissent accepter que le texte soit purement imaginaire. Il faudra une bonne raison pour ne pas lire un roman de cette qualité. Vivement la suite !

Jean-Pierre LION
Première parution : 1/12/1998
dans Bifrost 11
Mise en ligne le : 1/11/2003

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