J'AI LU
(Paris, France), coll. Fantasy (2000 - 2007) n° 7331 Dépôt légal : septembre 2004, Achevé d'imprimer : 24 septembre 2004 Roman, 352 pages, catégorie / prix : K ISBN : 2-290-33050-7 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Fantasy
Les trois prophéties sont sur le point de s'accomplir. Aléa doit unifier l'île. Masi comment affronter les seigneurs de guerre ?
Aléa désire que les hommes se pardonnent. Mais saura-t-elle elle-même renoncer à punir ses bourreaux, qui tuèrent ses amis ?
Loin de ces réflexions, les belligérants poursuivent leurs combats pour un espace qu'ils croient leur appartenir. Comment faire comprendre à ces stratèges militaires que ce sont eux qui appartiennent à la Terre ? Tandis qu'à l'écart, dans l'île, les loups reforment leurs clans...
Dans les coeurs et les âmes de ses habitants, Gaélia se transforme en profondeur. La légende, enfin, va réunir les hommes et les loups. Une ère nouvelle approche...
Henri Lœvenbruck
Né à Paris en 1972, Henri Lœvenbruck est écrivain, anthologiste, journaliste et traducteur. Il est l'auteur de plusieurs scénarios pour le cinéma et d'un thriller haletant, Le Testament des Siècles. Avec La Moïra, il met en scène un univers mythologique et naturaliste proche de celui que peint Le Seigneur des Anneaux, dans lequel se révèle sa passion pour les loups, dont il a étudié les mœurs.
Gaelia est plongée dans le chaos : l'ombre de la guerre continue à planer sur l'île. L'échiquier politique inextricable présenté dans La Guerre des Loups s'est quelque peu simplifié et le temps des ultimes combats approche, tandis qu'Aléa, la jeune fille devenue Samildanach, tente de créer un âge nouveau.
La Louve et l'Enfant, premier tome de la Moïra, usait — abusait même — des archétypes classiques de la fantasy : la jeune enfant promise à un destin glorieux, le mentor bienveillant mais mystérieux, le nain bourru mais amical, le puissant guerrier tueur de dragons, le maléfique seigneur des ténèbres, et l'incontournable quête basée sur le voyage... Mais La Guerre des Loups a révélé le potentiel de l'univers créé par Henri Lœvenbruck : loin du manichéisme classique du premier tome, l'auteur était superbement parvenu à brouiller toutes les pistes et à dépeindre des conflits multipartites d'où avait disparu toute trace de bien et de mal. Enfin, dans ce dernier tome, toutes les questions posées depuis La Louve et l'Enfant, sans exception, trouvent une réponse ; et le style, devenu plus assuré, est très fluide.
L'on peut cependant regretter une conclusion un peu rapide, surtout en ce qui concerne Maolmordha, dont le problème est expédié en un temps record. Même si la confrontation finale apporte un élément d'explication supplémentaire à l'intrigue, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur la véritable utilité du personnage au cours de la trilogie. Il en est un peu de même pour les loups, bien décrits et mis en scène au cours des trois tomes, et qui constituent un élément de fond original et intéressant : peut-être leur rôle dans l'intrigue principale aurait-il gagné à être plus développé.
L'intérêt de la trilogie de la Moïra réside surtout dans les réflexions que mène Lœvenbruck sur la guerre, la liberté, le poids de l'histoire, le prix du changement, et dans les interactions entre les politiques cléricales et séculaires. Tout cela est agréablement coloré par une inspiration celtique bien intégrée au récit.
La Moïra est donc une épopée qui recèle davantage de profondeur que ce que le premier tome avait laissé supposer. Les habitués du genre devront attendre le deuxième volume pour découvrir l'originalité du cycle, mais les lecteurs peu familiarisés avec la fantasy, ainsi que les jeunes adultes friands d'aventure, auront beaucoup de plaisir à prendre la route en compagnie d'Aléa et de ses amis.