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La Guerre après la dernière guerre

Benedek TOTTH

Titre original : Az utolsó utáni háború, 2017
Première parution : Budapest, Hongrie : Magvető, 2017   ISFDB
Traduction de Charles ZAREMBA & Natalia ZAREMBA-HUZSVAI
Illustration de Patrick CONNAN

ACTES SUD (Arles, France), coll. Exofictions précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 2 octobre 2019
Dépôt légal : octobre 2019
Première édition
Roman, 208 pages, catégorie / prix : 21,50 €
ISBN : 978-2-330-12725-1
Format : 13,5 x 21,5 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture

Dans un huis clos infernal d'une ville ravagée par la guerre nucléaire qui oppose Russie et États-Unis, un jeune garçon erre. L'adolescent avait quitté le refuge où il avait trouvé abri avec ses amis pour aller décrocher, par curiosité plus que par compassion, un parachutiste américain blessé, suspendu aux poutres d'une maison éventrée. À son retour, le refuge a été bombardé, tous sont morts et son petit frère Théo a disparu. Flanqué du parachutiste, avec la crainte permanente de rencontrer des soldats ou des mutants irradiés évadés de la “Zone rouge”, le narrateur se met en quête de Théo sous les bombardements et les tirs d'armes automatiques.
Roman postapocalyptique sur lequel plane l'ombre tutélaire de Cormac McCarthy, roman d'errance et de nuit, La Guerre après la dernière guerre imagine l'humanité d'après la fin de la civilisation. La cendre a enseveli la ville comme la guerre a enseveli le temps. Reste l'obligation, impérieuse, vitale, de retrouver l'espoir.

Benedek Tótth est né en 1977 à Kaposvár, dans le Sud de la Hongrie. Il vit actuellement à Budapest. Il a notamment traduit Bret Easton Ellis, Cormac McCarthy, Aldous Huskley et Hunter S. Thompson. La Guerre après la dernière guerre est son deuxième roman.

Critiques

    Un pays en temps de guerre. Une terre gâtée, rendue stérile par les combats incessants et quelques bombes atomiques. Le décor est vieux comme le monde, du moins depuis que les hommes se font la guerre. Il puise dans le décor de la Seconde Guerre mondiale, notamment à Stalingrad et d’autres villes de l’Est européen. Benedek Totth étant hongrois, la référence ne paraît pas incongrue, même si le paysage de La Guerre après la dernière guerre emprunte aussi ses traits aux multiples affrontements des conflits asymétriques, nés de tous les renoncements et manipulations de la géopolitique. Dans ce no man’s land cauchemardesque, un orphelin erre à la recherche de son petit frère. En cours de route, il rencontre un parachutiste américain égaré qu’il aide après avoir tenté de le tuer. Un noir des ghettos s’appelant James (Jimmy) Hendricks (authentique), bon joueur de guitare. Un good guy mais un vrai tueur, avec lequel il fait un bout de route, jusqu’aux portes des enfers, en Zone rouge, la terre des réprouvés et mutants irradiés.

    Après Comme des rats morts, son portrait d’une jeunesse hongroise désœuvrée paru dans la collection « Roman noir » chez Actes Sud, Benedek Totth revient avec un récit sombre et violent. Une promenade primesautière sur les décombres d’une contrée ravagée par une guerre apparemment éternelle entre Américains et Russes. La quatrième de couverture de La Guerre après la dernière guerre évoque les mânes du récit postapocalyptique, courant de l’Imaginaire ayant connu ses beaux jours à l’époque de la Guerre froide et qui semble redevenir d’actualité avec la multiplication récente des tensions de par le monde. Elle dresse également un parallèle avec La Route de Cormac McCarthy. Soyons clair, le roman de Benedek Totth est surtout un récit de guerre vécu à hauteur de gosse, où le réalisme des combats et bombardements cède peu à peu la place à l’allégorie mythologique et à la dénonciation de l’obscénité de la guerre. De toutes les guerres. La quête de ce gosse, narrateur de sa propre histoire, s’apparente en effet à une longue litanie d’horreurs, entre snipers russes embusqués dans les égouts et mutants cannibales aux visages défigurés par les brûlures. Un monologue dont le propos perd progressivement toute réalité, pour se fondre dans un camaïeu de grisaille. Viols en pagaille, tueries, crasse, miasmes des cadavres, l’auteur hongrois ne nous épargne rien de la déchéance d’une humanité égale à elle-même dans sa faculté à faire le mal. Mais si la violence du propos interpelle, on ne peut s’empêcher d’en percevoir les limites et la vacuité intrinsèque. Avec La Guerre après la dernière guerre, Benedek Tohtt dit avoir voulu écrire une prophétie qui s’autodétruirait. Si l’intention est louable, permettons-nous de douter de son résultat, tant il ne fait ici qu’enfoncer les portes ouvertes.

Laurent LELEU
Première parution : 1/1/2020 dans Bifrost 97
Mise en ligne le : 18/12/2023

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