Bretagne 1914. La guerre menace. Une nuit, la charrette de la mort s'arrête devant la maison de Gwen le Tousseux, jeune orphelin. C'est l'Ankou qui vient le chercher, pour l'emmener dans un pays étrange, effrayant mais fascinant. Gwen parviendra-t-il à retrouver sa terre natale ? Ou son destin sera-t-il à jamais lié à Jorn, le redoutable officier de la toute-puissante douane volante?
Une fresque magnifique entre roman fantastique et récit initiatique.
"J'ai écrit ce livre en suivant son jeune héros, Gwen, depuis les chemins creux de la Bretagne, hantée par la la légende de l'Ankou, jusqu'aux terres froides et brumeuses d'un pays imaginaire, inspiré des peintres hollandais du siècle d'or." François Place
Coup d'essai, coup de maître. Le Figaro Littéraire
N'en déplaise à Baudelaire, François Place est un poète, un ''prince des nuées''. Télérama
Des personnages dignes de Hugo, un destin à la Dumas, un premier roman nimbé de légendes bretonnes dont vous émergez étourdi. RTL
En Bretagne, en 1914, un jeune orphelin, Gwen, est victime des brimades d'adolescents de son âge. Il finit par en mourir, et est emmené par l'Ankou dans sa charrette. Il se retrouve sur un littoral qui ressemble au sien, mais dont les habitants ne connaissent pas sa Bretagne. Ce nouveau monde est régi par ldes lois différentes des nôtres, aussi Gwen est-il pris sous son aile par Jorn, l'un des gardes de la Douane volante, crainte de tous. Dans ces limbes un peu particulières, subtil décalque de notre univers dans lequel il ne pourra jamais revenir pour des raisons évidentes, Gwen devra se faire sa place. Ses facultés d'observation et de mémorisation lui seront utiles, et l'amèneront à se choisir une carrière de médecin, aidé il est vrai par un oiseau râleur et drogué.
Signé par l'illustrateur François Place, La douane volante est un roman d'apprentissage de la plus belle eau. Le jeune héros, et narrateur, du roman est extrêmement attachant, et traverse des épreuves originales qui lui révéleront la nature des hommes ; à ce titre, le personnage de Jorn est particulièrement intéressant, car très travaillé et beaucoup plus subtil qu'il n'y paraît au premier abord : tour à tour tyrannique et violent, complice et amical, honnête et serviable, il sera le principal moteur de la transformation de Gwen. On verra ainsi ce dernier prendre peu à peu de l'assurance et raisonner par lui-même, et ses interactions avec les autres personnages, tous très crédibles, gagner en complexité.
L'autre intérêt de La douane volante, c'est l'univers dépeint, comme inspiré d'un tableau flamand. Des limbes dont l'auteur ne nous livre que des bribes, progressivement, pour mieux nous déstabiliser. Un monde où le temps ne se déroule pas tout à fait à la même vitesse que chez nous, où l'horizon se dilue dans l'inconnu. Une sorte de curieuse langueur se répand, qui dilue la perception de Gwen. Admirablement rendues par le style simple mais élégant de Place, ces impressions rendent envoûtante la lecture de cette histoire. Reste à savoir si le public auquel s'adresse ce livre, à savoir la jeunesse, sera réceptif à cette ambiance un peu lente ; on le souhaite, car La douane volante est un bien beau roman, touchant et subtil.