Qui encore se targuerait aujourd’hui de ne pas connaître, ne serait-ce que par ouï-dire, John Ronald Reuel Tolkien ? Pourtant en France J.R.R. Tolkien demeure mal connu, quand il n’est pas simplement relégué dans le domaine « enfantin », loin de la grande littérature. Mais l’influence de cet auteur est loin d’être négligeable cependant dans le cadre de l’histoire de la littérature de cette seconde moitié du XXe siècle.

Ce maître de la littérature était aussi un théoricien. Dans son remarquable essai On Fairy Stories Tolkien expose sa théorie de la littérature fantastique vue comme un Monde Secondaire minutieusement construit. Son Monde Secondaire à lui, connu sous le vocable de la Terre du Milieu (Middle-earth), est une « uchronie », un passé de notre Terre qui n’a jamais été, mais où le Bien et le Mal ne sont pas différents d’ici-bas ; ils ne sont nullement dissemblables parmi les Elfes, les Nains ou les humains. Tel est le fondement du monde tolkiennien.

L’immense succès que remporte l’œuvre de ce professeur de philologie anglaise de l’Université d’Oxford depuis plus de trente ans, et ce partout dans le monde — on lit ses œuvres aussi bien au Japon et en Argentine, qu’en Turquie et en Israël — n’égale que l’injustice des piètres traductions françaises de Bilbo le hobbit, du Seigneur des Anneaux ou du Silmarillion.

Les essais présentés dans ce premier volume de la collection « Source Fantastique » explorent les diverses facettes de ce grand auteur qu’était J.R.R. Tollden, les aspects religieux, géographiques, mythologiques, poétiques ou philologiques. Ses diverses analyses sont autant de portes ouvertes sur un univers peuplé d’êtres fantastiques mais parfaitement cohérent, et cette œuvre demeure l’une des pierres angulaires de la littérature mondiale du XXe siècle.

E. J. K.