Vous vous réveillez dans une chambre qui n’est pas la vôtre, en pleine campagne alors que vous habitez Paris. Vous êtes couvert de bleus et d’écorchures comme si vous aviez eu un accident. Mais vous êtes incapable de vous rappeler de ce qui s’est passé ces dernières 24 heures. Votre seul souvenir, c’est lorsque vous étiez un jeune cadre plein d’avenir sur le point d’entrer dans une des plus grosses entreprises mondiales. Que s’est-il passé ?

 On ne présente plus Thomas Bauduret, alias Patrick Eris. Romancier, nouvelliste, co-fondateur – avec Christophe Thill – des exigeantes éditions Malpertuis, directeur d’ouvrage, traducteur, chroniqueur : en trente ans de carrière, l’homme a touché à tous les domaines de la littérature dite de « mauvais genre » avec un égal bonheur.

En 2012, vingt-deux de ses textes avaient été exhumés et rassemblés dans le recueil Docteur Jeep, publié dans cette même collection Noire. Huit ans plus tard, Le seigneur des mouches (et autres nouvelles) peut être considéré comme le complément, voire la suite directe de ce premier opus.

Outre les dix nouvelles et deux novellas présentées, ce nouvel ouvrage comprend près d’une quarantaine de micronouvelles. La plupart de ces récits relèvent naturellement du Fantastique, du Noir ou de l’Horreur, dont l’auteur peut être considéré comme un spécialiste. Mais d’autres empruntent parfois des chemins (d’ombres) plus inattendus. Car Patrick Eris ne s’interdit rien, et c’est très bien ainsi.

Habiles variations sur des thèmes connus pour mieux les renouveler, décloisonnement des genres, références cinématographiques et musicales, monde réel percuté par le Fantastique, voilà quelques-unes des nombreuses composantes du Seigneur des mouches (et autres nouvelles). Nul doute que le lecteur saura en trouver d’autres. Pour son plus grand plaisir.