Le TRIPODE
(Paris, France) Date de parution : 15 octobre 2020 Dépôt légal : 2020, Achevé d'imprimer : août 2020 Réédition Recueil de nouvelles, 176 pages, catégorie / prix : 17 € ISBN : 978-2-37055-243-3 Format : 15,0 x 20,0 cm✅ Genre : Fantasy
Couverture à rabats. Dépôt légal : automne 2020. Le chapitre V de "Cavalières" fut publié dans Écumes, anthologie composée par Francis Maugard (Lacanau, 2015) sous le titre "La cavalière au loup".
« Dans ces vastitudes désolées, l'aventure était fort improbable mais pas impossible. »
Au milieu des années 70, à la manière d'un rêve, Jacques Abeille s'engageait dans l'exploration d'un monde imaginaire en écrivant un roman : Les Jardins statuaires. Depuis, de livre en livre, s'élabore l'univers extraordinaire des Contrées, avec ses règles, ses fantasmagories... et ses vices. Les Carnets de l’explorateur perdu est considéré comme le sixième roman du « Cycle des contrées ». Il regroupe les récits de Ludovic Lindien, un homme avide de connaissance, un aventurier anticonformiste qui parcourt inlassablement les Contrées. De l’origine de la parole à la cosmogonie des peuples du désert, de l’organisation armée des cavalières aux cérémonies orgiaques des Hulains, de la forêt de la Louvanne en passant par une terre mystérieuse où veillent des statues, Ludovic Lindien veut être un témoin de cette vaste succession de territoires où coexistent plusieurs cultures et civilisations. Voici les carnets d’un homme qui fut hanté depuis l’enfance par une crainte obsédante de perdre la mémoire, voici la vie révoltée d’un explorateur qui s’est perdu dans sa légende.
Parution en ouvrage indépendant : - Louvanne (DELEATUR, 1999) Première parution en 1999 (non référencée dans nooSFere).
3 - La Chasse perdue, pages 55 à 62, nouvelle
Inédit.
4 - L'Arbre du guerrier, pages 65 à 74, nouvelle
1 autre édition de ce texte dans nooSFere : - in Les Carnets de l'explorateur perdu (OMBRES, 1993) sous le titre L'Arbre et le guerrier Première parution en 1990 (non référencée dans nooSFere).
5 - Contacts de civilisations entre les steppes et les jardins statuaires, pages 77 à 85, nouvelle
1 autre édition de ce texte dans nooSFere : - in Les Carnets de l'explorateur perdu (OMBRES, 1993) sous le titre Contact de civilisation entre les steppes et les jardins statuaires Première parution en 0 (non référencée dans nooSFere).
6 - Deux mythes du désert, pages 88 à 95, nouvelle
1 autre édition de ce texte dans nooSFere : - in Les Carnets de l'explorateur perdu (OMBRES, 1993) Première parution en 0 (non référencée dans nooSFere).
7 - Bonda la lune, cosmogonie et littérature chez les minorités désertiques, pages 96 à 102, nouvelle
1 autre édition de ce texte dans nooSFere : - in Les Carnets de l'explorateur perdu (OMBRES, 1993) Première parution en 1991 (non référencée dans nooSFere).
8 - L'Écriture du désert, pages 103 à 115, nouvelle
Parution en ouvrage indépendant : - L'Écriture du désert (DELEATUR, 2003) Première parution en 2003 (non référencée dans nooSFere).
9 - La Grande danse de la réconciliation, pages 117 à 141, nouvelle, illustré par Gérard PUEL
Parution en ouvrage indépendant : - La Grande danse de la réconciliation (TRIPODE (Le), 2016) Première parution en 2016 (non référencée dans nooSFere).
10 - Lettre de Terrèbre, pages 143 à 146, nouvelle
Parution en ouvrage indépendant : - Lettre de Terrèbre (DELEATUR, 1995) Première parution en 1995 (non référencée dans nooSFere).
1 autre édition de ce texte dans nooSFere : - in La Clef des ombres (TRIPODE (Le), 2020)
Critiques
Grâce soient rendues aux éditions du Tripode pour avoir entrepris d’éditer et de rééditer, avec autant de patience que de passion, l’œuvre de Jacques Abeille ressortissant au « cycle des Contrées ». Étrange cycle que celui-ci, rappelant par moment aussi bien Le Rivages des Syrtesde Julien Gracq que En attendant les barbares de J.M. Coetzee, dans la beauté de son écriture et ses descriptions de pays imaginaires. Entamée voici près de quarante ans avec Les Jardins statuaires, cette œuvre à nulle autre pareille promène le lecteur entre cette région où l’on cultive les statues et la ville de Terrèbre, au fil de livres se faisant écho et s’entremêlant en un jeu de miroirs, au gré de narrateurs tour à tour archivistes, voyageurs ou explorateurs. Avec les deux ouvrages, aux couvertures signées François Schuiten formant un beau panorama, parus en ce mois d’octobre 2020, le cycle trouve sa conclusion.
Au cours des « Contrées », motifs et personnages reviennent avec insistance. Parmi les figures récurrentes du cycle se trouve l’ethnologue Ludovic Lindien, jeune homme à l’ascendance incertaine (et au cœur des Voyages du fils, tome 3 du cycle). Les Carnets de l’explorateur perdu a pour principal mérite d’enfin rassembler en un même volume divers textes parus de façon éparse au fil des années, censément écrits par ce Ludovic. Plaisant à lire, ce recueil souffre néanmoins de son aspect disparate. Plus grande était l’attente au sujet de La Vie de l’explorateur perdu, qui clôt le cycle. Comme son titre l’indique, ce volume s’attache à retracer la vie de Ludovic Lindien, mais aussi à nouer les derniers fils de l’intrigue. Nous voici à Terrèbre, cité-État d’abord conquise par une peuplade de cavaliers barbares puis, une fois libérée, sur la pente glissante de l’autoritarisme. Le narrateur en est d’abord le meilleur ami de Lindien avant que la plume ne soit reprise par l’archiviste de La Clef des ombres (volume annexe du cycle, réédité par le Tripode en mars 2020), désormais bibliothécaire à Terrèbre et missionné par sa supérieure pour enquêter sur Léo Barthe, un obscur pornographe, auteur entre autres des très érotiques Chroniques scandaleuses de Terrèbre (tome 4 du cycle). Tandis que l’archiviste noue une relation plus sensuelle que sentimentale avec sa cheffe, il suit de loin en loin les entreprises du jeune Ludovic : l’écriture d’une biographie de son père (Le Veilleur du jour, tome 2 du cycle), ses voyages ( Les Carnets…), ses retrouvailles avec un vieux professeur (auteur du diptyque Les Barbares/La Barbarie, tomes 5 et 6). Au fil des pages, cet ultime opus fait le lien avec tous les ouvrages du cycle, réaffirme les obsessions livresques et érotiques de leur auteur, et s’autorise quelques échos, peut-être maladroits par endroit, avec le monde réel. Cette Vie…, qui ne parlera qu’à ceux ayant lu tout le cycle, alterne entre le récit de l’archiviste et l’existence de Ludovic, au fil d’une intrigue louvoyante. Manière de récapitulatif, ce roman délaisse l’émerveillement des Jardins statuaires, le souffle des Barbares ou la dystopie de La Barbarie, pour un récit plus intimiste et crépusculaire marqué par l’amertume. Un point final en demi-teinte pour le magnum opus de Jacques Abeille.