La légende veut qu'HOMÈRE, né en Ionie, ait vécu au IX-VIIIè siècle av. J.-C. Enfant naturel recueilli avec sa mère par un maître d'école, il aurait exercé le métier de son père adoptif avant de s'embarquer pour courir le monde. Une maladie des yeux le rend aveugle. Il devient un des aèdes qui vont d'un bout à l'autre de la Grèce, récitant des poèmes pour vivre. Abandonné par des marins sur le rivage de Chio, il aurait fondé un foyer dans cette île. Devenu vieux, il serait reparti à travers la Grèce et serait mort dans l'île d'Ios.
Homère a été considéré dès l'Antiquité comme le plus grand poète grec à qui l'on doit les deux épopées : l'Iliade et l'Odyssée. Cependant les critiques contestent non seulement qu'il ait écrit l'une et l'autre, mais aussi qu'il ait existé. L'étude de ces poèmes révèle en effet une grande disparité de style et de vocabulaire, et d'évolution dans la civilisation décrite : l'Iiade, épopée guerrière centrée sur la colère d'Achille pendant le siège d'Ilion (Troie), témoignerait de moeurs plus rudes et d'habitat plus primitif que l'Odyssée relatant le voyage d'Ulysse qui, au retour du siège de Troie, s'étant attiré la colère de Poséïdon, erre sur l'Océan pendant de longues années avant de pouvoir regagner Ithaque, sa patrie.
A l'origine transmis oralement, ces poèmes ont fait l'objet d'une mise au point par des grammairiens, les diascevastes, qui collationnèrent les textes sur l'ordre de Pisistrate (VIè s. av. J.-C.). Les chorizontes (séparateurs) donnèrent aux poèmes deux auteurs différents. Au XVIIIè siècle, un Allemand, Wolf, soutint qu'il s'agissait d'une oeuvre collective tirée du folklore. Les découvertes archéologiques et philosophiques actuelles confirment l'exactitude historique (approximative) des époques qui chantent la civilisation mycénienne à son apogée.
On a également attribué à Homère 34 Hymnes Homériques (à Apollon, Hermès, Déméter), La Batrachyomachie (Combat des Rats et des Grenouilles) parodie épique, et 11 épigrammes.
1 - Jean BERARD, La Composition de l'Odyssée, pages 9 à 33, introduction 2 - Jean BERARD, Notice explicative, pages 34 à 35, notes 3 - Cartes, pages 36 à 38, carte, trad. Jean BERARD 4 - Jean BERARD, Notes, pages 410 à 506, notes