Mario Bava, un nom magique empreint de toute la nostalgie « midi-minuiste »  des années soixante où Fantastique rimait avec tabous et interdits.
   Bava consacra toute sa vie au cinéma bis, s'illustrant aussi bien dans le péplum (Hercule contre les vampires), la science-fiction (Terrore nello spazio), le thriller (La fille qui en savait trop) que le film de vikings (La ruée des Vikings).
   Ce touche-à-tout de génie (il s'occupait également des effets spéciaux et de l'écriture de ses films), après avoir longtemps œuvré anonymement au côté de Freda et de Francisci, éclate au grand jour en 1960 avec Le masque du démon. C'est le succès immédiat qui fait à jamais de lui une des maîtres de l' « épouvante gothique ».
   De par sa formation de chef opérateur, Bava reste constamment fasciné par l'image. Il se délecte à bâtir des univers morbides et baroques où la nécrophilie est consacrée comme l'un des Beaux-Arts. Il crée ainsi le « giallo », sorte de thriller à l'italienne à la violence outrancière, et compose un déterminisme de la mort et de la folie de remarquables poèmes (Six femmes pour l'assassin, Le corps et le fouet, La baie sanglante, La maison de l'exorcisme).
   Vers le milieu des années soixante-dix, Bava se sent quelque peu rejeté par les producteurs et se tourne alors vers la télévision. La mort le surprend brusquement en avril 1980 alors qu'il s'apprêtait à tourner un film de science-fiction qui devait marquer son retour au grand écran.

   Pascal Martinet est professeur d'anglais dans un lycée de la région parisienne. Il collabore depuis plusieurs années à La revue du cinéma, s'intéressant plus particulièrement aux divers courants du cinéma bis présent et passé comme en témoigne sa contribution à la Saison Cinématographique 1945-1947 où revivent pêle-mêle Tarzan, le « serial », Zorro, Charlie Chan, Abbott et Costello et Hopalong Cassidy.