Ce livre est un portrait révélateur du phénoménal Jacques Bergier, précédé d'une série de passionnants entretiens que Jean Dumur a eus, peu avant sa mort, avec cet être multiple, à la fois scientifique, espion auteur et chercheur.
La Télévision romande diffuse en décembre 1978 une série de cinq entretiens avec Jacques Bergier, sous le titre « Qui était l'incollable ? ». Cette rencontre posthume avec un homme qui, un mois plus tôt, est décédé dans une solitude complète et voulue, va trouver un écho profond et multiple. Un grand public a pris à fréquenter quotidiennement Jacques Bergier dans le jeu « Les incollables », découvrant une mémoire étonnante et des connaissances stupéfiantes; il va se passionner pour ce qui est devenu le testament spirituel d'un des êtres les plus étranges et, malgré lui peut-être, le plus attachant qu'on puisse rencontrer.
Ce testament spirituel, le voici sous forme de livre. Jamais Jacques Bergier ne s'est montré aussi fidèle à lui-même que dans ces moments où il a accepté de raconter en raccourci sa vie hors du commun et dire ce qu'il croyait.
C'est le destin d'un homme héroïque dont la conviction se nourrissait publiquement des affirmations les plus brutales ou les plus détachées ; c'est la quête du juif errant qui tout au long de sa vie s'est considéré comme un exilé; c'est le voyage fantastique jusqu'au bout de la science-fiction, en passant par les coulisses des exploits les plus étranges et les plus secrets.
Qui était Jacques Bergier ? Né à Odessa, il arrive en France peu après la Révolution, journaliste, auteur de plus de quarante livres - dont le célèbre « Matin des magiciens » écrit avec Louis Pauwels, vendu à deux millions d'exemplaires - chimiste, agent secret, les principales étapes de sa carrière sont connues. Il n'empêche qu'une part de mystère lui a servi d'auréole. Le mystère de celui qui prétendait en savoir autant que la CIA et KGB réunis. Le mystère aussi de celui qui passait du canular énorme à l'équation la plus savante.
D'un ton parfaitement serein, Jacques Bergier tenait les propos les plus totalement provocants et troublants. Demeure alors une question : n'y avait-t-il pas plus de sagesse dans sa « folie » que dans notre rationalisme ?