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Le Peuple du Grand Chariot

William Lindsay GRESHAM

Titre original : The Star Gypsies, 1953
Première parution : The Magazine of Fantasy and Science Fiction, juillet 1953   ISFDB
Traduction de (non mentionné)
Illustration de Yanni PANAJOTOPOULOS

LE PASSAGER CLANDESTIN (Paris, France), coll. Dyschroniques précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 4 février 2021
Dépôt légal : 1er trimestre 2021, Achevé d'imprimer : janvier 2021
Réédition en volume indépendant
Nouvelle, 64 pages, catégorie / prix : 5,00 €
ISBN : 978-2-36935-429-1
Format : 11,0 x 17,0 cm
Genre : Science-Fiction

Design de couverture : Xavier Sebillotte.

Autres éditions
   in Fiction n° 4, OPTA, 1954
   in Fiction Sélection n° 1, 1954
   in Science-Fiction 1940-1980 : Quand les futurs d'hier rencontrent notre présent, PASSAGER CLANDESTIN (LE), 2022

Quatrième de couverture

En 1953, William Lindsay Gresham imagine un monde où les parias d'hier détiennent la clé de la survie de l'humanité.

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - (non mentionné), Synchronique du texte, pages 47 à 58, article
Critiques

    Cette nouvelle publiée en 1953 dans The Magazine of Fantasy and Science Fiction nous conte l’histoire d’un jeune demi-gitan qui quitte la Grande Vie (la vie errante) par amour, réitérant de la sorte celle de ses parents. Il y reviendra après la destruction de son village d’élection par une tornade. Ceci dans un contexte post-apocalyptique, après la guerre atomique.

    La nouvelle se veut un plaidoyer en faveur des gens du voyage qui ont souvent été persécutés au cours de l’histoire, leur sort étant plus ou moins comparable à celui des Juifs. Dans cette histoire, les Roms restent détenteurs d’un savoir low tech mais pratique, qu’ils livrent avec parcimonie au Gadjé – les Gadjé sont aux Gitans ce que les Gentils sont aux Juifs – ceux qui ne sont pas du Peuple.

    Hélas, le texte ne tient ensuite plus la route. Ainsi, on y voit les Gitans donner des conseils en matière agricole : s’il y a bien une chose que les Gitans ne sauraient être, c’est agriculteurs ; l’agriculture étant la cause première de la sédentarité. Mais c’est plus encore l’attitude des Gadjé qui est ridicule de stupidité. On voit tout un village tirer un tracteur à chenille lui-même attelé à la charrue. Quand une chenille vient à se rompre, le village se laisse mourir de désespoir et de dépression. À un autre moment, on voit la mère du personnage s’échiner à monter des seaux d’eau au grenier pour y remplir des réservoirs afin d’avoir de l’eau au robinet pour entretenir l’illusion que la vie continue comme si la civilisation ne s’était pas effondrée. Quand la nouvelle est publiée, en 1953, l’eau courante n’est certes plus rare, surtout en milieu urbain, mais en campagne, c’est autre chose… La guerre atomique date suffisamment pour que Boston soit presque oublié mais des vélos sont encore préservés : or, les pneus de vélos se détériorent au bout de dix ans. Après qu’une faucheuse ait été détruite par une tornade, le roi des Roms donne aux villageois la faux ou la faucille pour moissonner…

    À la fin du texte, on découvre une explication hétéroclite comme quoi les Roms serait un peuple venu des étoiles, qui aurait progressivement tout appris aux Gadjé qui, dès qu’ils en surent assez, bousillèrent leur civilisation – le cycle se répétant ainsi sans fin. Ce qui est impossible. Les ressources accessibles en minerais, charbon ou pétrole avec des moyens low tech n’existent plus pour un éventuel recommencement ; nous les avons utilisés. Si la civilisation tombe, il n’y aura pas de seconde chance.

    Sympathique, cette nouvelle se laisse lire mais n’est guère crédible.

Jean-Pierre LION
Première parution : 1/4/2021 dans Bifrost 102
Mise en ligne le : 4/10/2024


Voici le 27ème volume de cette collection qui entend exhumer une science-fiction portant un regard critique sur notre modernité.

Parfois, les commentaires d'un texte sont plus intéressants que le texte lui-même, c'est le cas ici. La « synchronique du texte » fait revivre pour nous William Lindsay Gresham, qui a surtout laissé une trace dans le roman noir, avec son roman Le Charlatan qui devint un succès au cinéma en 1947. De ses texte de science-fiction, seulement deux ont été publiés en France, et jamais repris jusqu'à cette publication.

La « synchronique » nous apprend qu'Anthony Boucher, le rédacteur en chef du Magazine of fantasy and science fiction, a écrit du Peuple du Grand Chariot qu'elle était « une des plus belles histoires que nous ayons eu le privilège de publier jusqu'ici » (1953). Insensible au charme de ce texte, l'auteur de cette chronique pense qu'Anthony Boucher était sous le charme de la surprise en formulant cette appréciation, car il est vrai que le texte n'est pas habituel.

Dans le monde post-apocalyptique du texte, plus personne ne comprend les objets techniques laissés par la défunte civilisation. De petites communautés agricoles survivent çà et là. Lorsque les objets s'abîment définitivement, on s'en remet aux visites des roms, les nomades qui ont encore un savoir technique, archaïque mais efficace, et qui prédominent dans ce monde.

Inhabituel de faire des roms (c'est à dire les tziganes, les gitans, etc.) les héros de l'humanité du futur, quand on sait qu'ils sont encore aujourd'hui le peuple le plus ostracisé du monde ; inhabituel de célébrer le nomadisme et le dénuement et de faire la satire du mode de vie sédentaire et de son fétichisme des ustensiles de son confort.

Ceci dit, la dramaturgie du texte est confuse, on part sur une romance et on débouche sur une cosmogonie amenée trop vite, des roms l'auteur ne dit pas grand chose, les personnages sont vite esquissés et du coup pas très attachants.

Un texte trop vite torché et pas à la hauteur de ses intentions, reste une curiosité, à tous les égards.

Sylvain FONTAINE
Première parution : 11/3/2021 nooSFere

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