Adrian TCHAIKOVSKY Titre original : Walking to Aldebaran, 2019 Première parution : Angleterre, Oxford : Solaris Books (Rebellion Developments), 28 mai 2019ISFDB Traduction de Henry-Luc PLANCHAT Illustration de Aurélien POLICE
BÉLIAL'
(Saint-Mammès, France), coll. Une Heure-Lumière n° 34 Date de parution : 18 novembre 2021 Dépôt légal : novembre 2021, Achevé d'imprimer : octobre 2021 Première édition Novella, 160 pages, catégorie / prix : 9,90 € ISBN : 978-2-84344-990-1 Format : 12,0 x 18,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Existe aussi en numérique aux formats Kindle et ePub (ISBN : 978-2-38163-033-5) au prix de 4,99 €. Dépôt légal à parution.
Aux confins du Système solaire, la sonde spatiale Kaveney découvre… quelque chose — une structure fractale gigantesque dotée d’une propriété étonnante : elle semble présenter la même face quel que soit l’angle sous lequel on l’observe. Vite surnommé le Dieu-Grenouille en raison de son apparence vaguement batracienne, l’artefact fascine autant qu’il intrigue, d’autant que son origine non-humaine ne fait guère de doute. Face à l’enjeu majeur que représente pareille trouvaille, un équipage international de vingt-neuf membres est constitué. Avec pour mission, au terme d’un voyage de plusieurs dizaines d’années dans les flancs du Don Quichotte, de percer les mystères du Dieu-Grenouille. Or, ce qui attend ces ambassadeurs de l’humanité défie tous les pronostics. Toutes les merveilles. Toutes les horreurs…
« C’est référencé, c’est horrible et c’est drôle. À lire sans hésitation. »
L’Épaule d’Orion
[teste du rabat de couverture]
Né en 1972 à Woodhall Spa, dans le Lincolnshire, Adrian Tchaikovsky, après des études de zoologie et de psychologie, a longtemps travaillé comme juriste. Écrivain à plein temps depuis 2018, trois de ses romans ont été publiés à ce jour en France, tous chez Denoël, dont le premier d’entre eux, le très remarqué Dans la toile du temps, lauréat du prix Arthur C. Clarke. Il est aujourd’hui considéré comme l’une des voix les plus prometteuses des littératures de l’Imaginaire britannique.
Improbable rencontre entre La Grande Porte de Frederik Pohl et le Alien de Ridley Scott, Sur la route d’Aldébaran est sa première apparition dans la collection « Une heure-lumière ».
Critiques
Le cylindre de Rendez-vous avec Rama d’Arthur C. Clarke était un Big Dumb Object, comme le Caillou d’ Éon de Greg Bear ou la Grande Porte du livre éponyme de Frederik Pohl : chez Adrian Tchaikovsky, la question est d’emblée posée de savoir si l’artefact extraterrestre où erre Gary Rendell, l’astronaute britannique et narrateur de Sur la route d’Aldébaran, est tout à fait de la même nature. S’y ouvrent en effet des chemins – les Cryptes – qui évoquent un peu la Voie enracinée dans le Caillou ; il est possible d’y trouver des formes de vie venues d’autres emplacements de l’Univers, un peu comme c’était le cas dans les suites au Rama de Clarke ; et pourtant, on perçoit aussitôt une dimension différente dans l’objet au cœur du court roman de l’auteur de Dans la toile du temps, le danger inhérent à l’irruption d’un artefact extraterrestre étant compliqué ici par des éléments horrifiants.
Dans les Cryptes, le narrateur se confronte à des monstres et s’associe avec des êtres non-humains : malgré la persistance d’une forme de socialité, a-t-il conservé sa raison ? Par ailleurs devenu capable de s’alimenter de matière organique extraterrestre et de survivre dans une plus large gamme d’environnements que ceux accessibles aux êtres humains ordinaires, la véritable nature de Rendell interroge bientôt le lecteur : ce n’est qu’à la toute fin du récit que sa sombre logique semble offrir une inquiétante solution à ces questions.
Une paréidolie fait surnommer l’artefact extraterrestre « Dieu-Grenouille » : on rappellera que la déesse Heket à tête de grenouille des anciens égyptiens était associée au principe vital et à la naissance. Voici peut-être une clé de lecture pour ce texte aussi court que réussi, l’existence même des Cryptes (sentiers de grande randonnée à l’échelle galactique et peut-être universelle) étant la promesse de l’établissement d’une écologie d’ordre supérieur… mais aussi la menace d’une transformation irrémédiable de l’humanité. C’est ainsi que selon Tchaikovsky, l’horreur se niche non dans le simple danger, mais dans le caractère indicible des possibles… Une belle réussite SF, on l’a dit.