Laura LAM Titre original : Goldilocks, 2020 Première parution : Londres, Royaume-Uni : Wildfire, 30 avril 2020ISFDB Traduction de Hermine HÉMON Illustration de ZARIEL
Première édition Roman, catégorie / prix : 21,90 € ISBN : 978-2-37686-495-0 ❌ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Les écosystèmes de la Terre sont en train de s'effondrer. L'avenir de l'humanité est en jeu. Mais une équipe de femmes se prépare à la sauver, même si elles doivent voler un vaisseau spatial pour y parvenir. Malgré les restrictions croissantes des libertés des femmes sur Terre, Valerie Black est le fer de lance de cette première mission entièrement féminine vers une planète de la zone Goldilocks, où les conditions sont idéales pour l'établissement de colonies humaines.
L'équipe est le dernier espoir de survie de l'humanité, et Valerie a rassemblé les meilleures pour la mission : une as du pilotage qui est l'une des seules astronautes à être allée sur Mars ; un brillante ingénieure chargée de maintenir le vaisseau pleinement opérationnel ; et une médecin expérimentée pour garder l'équipage en vie. Et puis il y a Naomi Lovelace, la fille de substitution de Valerie et la botaniste du vaisseau, qui a attendu toute sa vie l'occasion de sortir de l'ombre de Valerie.
Le problème, c'est qu'elles ne sont pas l'équipage autorisé, même si c'est Valerie qui a entièrement planifié le voyage. Lorsque leur mission leur est volée, ils dérobent le vaisseau à destination de la nouvelle planète. Mais lorsque les choses commencent à mal tourner à bord, Naomi soupçonne petit à petit que quelqu'un cache un terrible secret - et réalise que le temps de la vie sur Terre pourrait s'écouler plus vite qu'ils ne le craignaient...
Critiques
Après Cœurs artificiels, premier volet d’un diptyque steampunk initialement paru chez Bragelonne il y a une demi-douzaine d’années, Laura Lam, autrice américaine résidant en Écosse, revient par chez nous avec La Lumièrelointaine des étoiles. Terre, dans un xxie siècle bien entamé : notre planète est moribonde, elle n’en a plus que pour trente ans à pouvoir abriter la vie telle que nous la connaissons… même si cela fait trente ans qu’on le dit. Pour Valérie Black, milliardaire visionnaire à la tête de l’entreprise Hawthorne, pas question de baisser les bras. Si les USA ont régressé socialement, écartant les femmes de la plupart des postes à responsabilités, la NASA a tout de même construit, avec l’aide de Hawthorne, un vaisseau spatial, l’Atalanta, et mis au point une propulsion autorisant un déplacement supraluminique. Ce qui tombe bien : Cavendish, une planète habitable, a été découverte à une dizaine d’années-lumière. Y implanter une colonie est du domaine du possible. Et c’est pour éviter de reproduire les mêmes erreurs que sur Terre que Valérie Black s’empare de l’Atalanta avec un équipage de quatre femmes — dont sa fille adoptive, Naomi. Exobotaniste qui a toujours rêvé d’aller dans les étoiles, Naomi a vécu dans l’ombre de sa mère et n’a jamais vraiment coupé le cordon. À mesure que l’astronef se dirige vers Mars, où se trouve l’anneau d’Alcubierre qui l’enverra vers Cavendish, les problèmes s’accumulent tant avec les systèmes de survie qu’au sein de l’équipage… et Naomi découvre bientôt non seulement qu’elle est enceinte, mais que sa mère adoptive a peut-être menti sur certains aspects cruciaux de la mission (vous savez, les omelettes, les œufs…). La question, pour Naomi et ses collègues, est de savoir jusqu’à quel point elles sont capables de suivre Valérie Black pour bâtir un monde nouveau… et meilleur, peut-être.
Faisant mine de commencer comme un space opera féministe s’attachant à corriger l’histoire des Mercury 13 (treize femmes ayant suivi des tests physiologiques identiques à ceux des astronautes de la NASA dans les années 60, mais n’ayant jamais été acceptées dans le programme spatial US), La Lumière lointaine des étoilesbifurque bientôt vers le huis clos questionnant le bien-fondé de la mission : l’enfer, les pavés, les bonnes intentions, etc. Si le premier tiers est laborieux, la suite se montre plus intéressante… moyennant quelques grosses ficelles et une bonne suspension d’incrédulité. Si, d’un côté, le discours écologiste et l’alerte face aux mouvances rétrogrades sont des plus actuels, de l’autre le récit un rien schématique et les facilités d’une intrigue peuplée de personnages falots desservent le roman. Plus actuel que la série « Lady Astronaute » de Mary Robinette Kowal, car ne cherchant pas à réécrire l’histoire et se déroulant dans notre temporalité, La Lumière lointaine des étoiles échoue à se montrer aussi pertinent. Une déception, qui a le mérite de se lire (et de s’oublier) vite.