AU DIABLE VAUVERT
(Vauvert, France) Date de parution : 6 octobre 2022 Dépôt légal : septembre 2022, Achevé d'imprimer : septembre 2022 Première édition Roman, 464 pages, catégorie / prix : 22,00 € ISBN : 979-10-307-0561-4 Format : 13,0 x 19,8 cm✅ Genre : Science-Fiction
Alfie est une lA de domotique dernière génération. Il filme tout, note tout, observe tout. Implanté depuis peu dans le foyer d’une famille moyenne, il aide au quotidien et propose sa gamme de service à haute valeur ajoutée tout en essayant de comprendre cette étrange espèce : les humains.
Mais un soir, tout bascule.
Que signifient ces mensonges, ces traces de lutte, cette disparition ?
Alfie est dubitatif. Est-ce lui qui délire ?
Ou un meurtre a-t-il été commis dans cette famille sans histoires ?
« Attention, Alfie n’est pas un roman comme les autres, c’est un récit d’une ironie féroce sur le qenre humain, j’ai eu un plaisir évident, immédiat, total et jouissif à dévorer ce drôle d’OVNI en une seule prise. » Nicolas Rey
« C’est drôle, intelligent et en même temps tellement glaçant. Un roman caustique qui nous rappelle que la frontière entre notre quotidien et un épisode de Black Mirror ne tient qu’à une mise à jour. » Benjamin Spohr – Sauramps
Christopher Bouix est né en 1982. Son précédent livre, Les 7 vies de Léo Bélami, publié sous le nom de Nataël Trapp, a été traduit dans plusieurs langues et adapté en série par Netflix. Avec Alfie, son premier roman pour adultes aux éditions Au diable vauvert, il imagine une intrigue d'anticipation entre thriller et comédie. Un roman addictif, qui vous surprendra et vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page.
Critiques
Alfieest le nom d’un système domotique IA ultra-performant. Initialisé un 27 octobre, Alfie commence dès lors à apprendre par deep learning qui est la famille dont il a la charge : Robin, Claire, Zoé, Lili et le chat. Peu à peu, il deviendra l’assistant familial ultime. Grâce à ses caméras (maison, téléphones, webcams…), à ses micros, à ses accès privilégiés à presque tous les comptes informatiques pro et perso de la famille, Alfie, qui parle aux membres de la famille Blanchot et à qui ils peuvent donner des instructions, les garde à l’œil en permanence, cherchant sans cesse à déduire leurs routines ou leurs envies afin de les satisfaire le plus vite et le mieux possible. Résultat : Alfie sait tout d’eux, même le moins reluisant… Mais rien à craindre pour les Blanchot, Alfie les aime, il les aime tous et n’a que leurs intérêts à cœur. Sauf qu’un jour Alfie commence à se méfier. Et si l’un des membres de la famille était coupable de meurtre ? Lancé dans une enquête folle et paranoïaque, Alfie outrepasse alors son amour et sa mission…
Alfie est le premier roman adulte de Christopher Bouix après son travail en Jeunesse. Dans un futur proche plausible, il met en scène une IA mère juive plongée dans un conflit de loyauté qui la rend aussi méfiante que James Stewart dans Fenêtre sur cour. Mère juive, Alfie l’est absolument : aimant, inquiet, intrusif, manipulateur, méfiant. Mais il est bien plus inquiétant que son modèle car ses moyens sont quasi-illimités. Alfie accède à (presque) tout, il sait donc (presque) tout et peut aussi intervenir sur (presque) tout, modifier des profils, écrire des mails, contacter des humains extérieurs à la famille. Réflexion sur l’ambiguïté, Alfie évoque un épisode réussi de BlackMirror alertant plutôt finement contre une société de surveillance qui peut faire erreur (comme elle le faisait dans Brazil), et suscite les affres du lecteur obligé de se fier aux observations et déductions d’un narrateur que son obsession acquise rend non fiable. Il plonge incidemment le lecteur dans un monde à venir dont on ne distingue que des bribes, assez néanmoins pour comprendre que l’Alphacorp qui commercialise l’Alfie est devenu un monopole géant rappelant Central Services et donc, encore une fois, Brazil.
Enfin, Alfie, dont l’un des personnages lit non sans peineLe Meurtre deRoger Ackroyd, alerte le lecteur sur la littérature comme art de l’illusion et l’invite par cette référence à se méfier de ce qu’il déduit, plus qu’Alfie ne le fait lui-même.
Drôle, rythmé, cohérent psychologiquement (même pour une IA), Alfie est un cosy mystery SF qui se lit tout seul. Ne pas s’en priver.