BÉLIAL'
(Moret-Loing-et-Orvanne, France), coll. Parallaxe Date de parution : 20 octobre 2022 Dépôt légal : octobre 2022 Première édition Recueil d'articles, catégorie / prix : 19,90 € ISBN : 978-2-38163-063-2 ❌ Genre : Science-Fiction
Existe aussi au format numérique (ISBN : 978-2-38163-064-9) au prix de 8,99 €.
Quatrième de couverture
La question de la vie extraterrestre est l’une des plus abstraites et fondamentales qui soit. Abstraite, faute d’exemple d’une telle vie. Fondamentale, car touchant à notre place au sein du cosmos, au décentrement ultime que représenterait l’existence avérée d’autres êtres vivants. Ainsi, dans un étroit dialogue entre science et science-fiction, penser des aliens crédibles et les mondes qu’ils peuplent se révèle une entreprise exaltante qui tient autant de l’acte démiurgique que du bricolage.
Chacun dans son domaine de spécialité, l’astrophysicien Roland Lehoucq, le paléontologue Jean-Sébastien Steyer et l’écrivain Laurent Genefort proposent ici un véritable manuel de création d’univers, de la formation d’un système stellaire et de ses exoplanètes aux conditions nécessaires à la vie, sans oublier l’apparence de celle-ci, son évolution et ses interactions environnementales. Imaginer la vie ailleurs, autrement, c’est revisiter celle que nous connaissons, questionner ses moteurs et s’interroger sur son caractère exceptionnel…
Critiques
Y a-t-il une vie dans les étoiles ? Et si oui, sous quelle forme existe-t-elle ? Où peut-elle se nicher ? Que vous soyez juste curieux, amateur d’astrophysique et/ou de science-fiction, voire simplement rêveur, ces questions vous ont sans doute traversé l’esprit quand vous levez le nez en l’air, la nuit. Ce nouvel opus de la collection « Parallaxe », La Vie alien, se propose de donner diverses pistes de réponses auxdites questions. Avec, à chaque fois, des allers-retours entre le monde réel tel qu’on le connaît et des œuvres de fiction (livres ou films principalement), selon le principe bien connu de cette collection. Les première et deuxième parties, rédigées par Roland Lehoucq, abordent l’infiniment grand : formation d’une étoile (ou de plusieurs cheminant de concert dans l’espace) et de son système planétaire, des planètes du système en question, de leurs satellites, etc. Avec à chaque fois les conséquences physiques, mais aussi intellectuelles, qu’emplacement et composition des corps célestes pourraient avoir sur les formes de vies qu’ils sont susceptibles d’héberger. Une vie née au milieu d’un amas d’étoiles, sur une planète à la gravité imposante ou avec plusieurs satellites naturels, n’aurait pas la même physionomie, ni même les mêmes curiosités intellectuelles ou croyances… La troisième partie, par Jean-Sébastien Steyer, s’intéresse au vivant dans son ensemble, et pas uniquement à une espèce sentiente potentiellement capable d’interagir avec des êtres humains. Là aussi, la définition de ce qu’est le vivant, ou des capacités de communications et d’interactions entre espèces, telles qu’elles existent actuellement, dépassent souvent ce qu’a pu imaginer la fiction. Enfin, les trois derniers textes, écrits par un scientifique et deux auteurs de science-fiction (respectivement Willy Ley, Hal Clement et Laurent Genefort), à plusieurs décennies d’écarts, expliquent comment élaborer des aliens crédibles dans ses récits. Si chaque auteur aura une méthode différente, tous s’appuient sur l’état des sciences de leur époque (et les domaines scientifiques à la mode de leur temps – modes qui ont bien changé entre le milieu du xxe siècle et le xxie siècle), sans oublier des exemples fictifs.
Pour une collection ambitionnant de « faire dialoguerscience et science-fiction », force est de constater que La Vie alien est une réussite. Venus d’horizons divers, les auteurs ont tous parfaitement joué le jeu en mêlant ce que l’on sait, ce qui a été imaginé (avec ses avantages et ses incohérences), et ce qu’on peut imaginer (en attendant peut-être de rencontrer des aliens). Le tout en demeurant accessible, sans obliger sans cesse le lecteur à se replonger dans un dictionnaire ou un manuel scolaire. Le seul bémol, à la lecture en version papier, est le positionnement des notes à la fin de chaque grand chapitre plutôt qu’en bas de pages ou en toute fin d’ouvrage. Un parti pris qui oblige à multiplier les marque-pages et les allers-retours, et freine la lecture.