On retient souvent de Gautier l'image d'un conteur chatoyant jouant avec une nonchalance sereine des prestiges du langage. Mais Baudelaire avait su deviner chez ce poète un don pour décrire l' « attitude mystérieuse que les objets de la création tiennent devant le regard de l'homme ». Dans l'univers fantastique de Gautier, les mortes suscitent chez les vivants un désir très charnel (La Morte amoureuse, Spirite), les objets s'animent (La Cafetière), les personnages s'échappent des tapisseries pour se faire amants d'un soir (Omphale), et les hallucinations se succèdent jusqu'au vertige (La Pipe d'opium, Le Club des hachichins)... Inspirés des sciences occultes, à l'instar des contes d'Hoffmann dont Gautier fut un fervent lecteur, ces récits, parus entre 1831 et 1856, consacrent le rêve comme seconde vie, et expriment, sous leur apparente légèreté, la hantise du temps et de la mort.
1 - Marc EIGELDINGER, Chronologie, pages 5 à 14, biographie 2 - Marc EIGELDINGER, (Introduction), pages 15 à 42, introduction 3 - Anne GEISLER-SZMULEWICZ, Bibliographie, pages 43 à 50, bibliographie 4 - Marc EIGELDINGER, Notes sur l'établissement de l'édition, pages 51 à 52, notes 5 - La Cafetière, pages 53 à 64, nouvelle 6 - Onuphrius, pages 65 à 100, nouvelle 7 - Omphale, pages 101 à 113, nouvelle 8 - La Morte amoureuse, pages 115 à 150, nouvelle 9 - La Pipe d'opium, pages 151 à 162, nouvelle 10 - Le Chevalier double, pages 163 à 175, nouvelle 11 - Le Pied de la momie, pages 177 à 193, nouvelle 12 - Deux acteurs pour un rôle, pages 195 à 207, nouvelle 13 - Le Club des Hachichins, pages 209 à 234, nouvelle 14 - Arria Marcella, pages 235 à 272, nouvelle 15 - Avatar, pages 273 à 375, nouvelle 16 - Jettatura, pages 377 à 474, nouvelle