« Nous avons en commun cette part d’ombre et de liberté, ce miroir que nous tendons à la cruauté du monde. Nous amenons avec nous les âmes tourmentées, les marginaux et les monstres. Nous montrons aujourd’hui que nous existons. Nous ne sommes pas seules. Nous parlons depuis les ténèbres, et nous ferons entendre nos voix. »
Estelle Faye
Avec des textes d'Aurélie Wellenstein, Morgane Caussarieu, Micky Papoz, Lizzie Felton, Louise Le Bars, Floriane Soulas, Barbara Cordier, Cécile Guillot, Morgane Stankiewiez, Estelle Faye, ce recueil composé de dix nouvelles inédites aborde plusieurs facettes du genre depuis le body horror jusqu'au gothique maritime, en passant par le fantastique amer et l'angoisse contemporaine, le gore ou encore la réécriture horrifique de contes.
1 - Estelle FAYE, Préface, pages 7 à 11, préface 2 - Aurélie WELLENSTEIN, Petite sœur des fauves, pages 15 à 35, nouvelle 3 - Morgane CAUSSARIEU, Un arrière-goût d'éternité, pages 39 à 54, nouvelle 4 - Micky PAPOZ, Isadora, pages 57 à 61, nouvelle 5 - Lizzie FELTON, Val d'errance, pages 65 à 87, nouvelle 6 - Louise LE BARS, Âmes sœurs, pages 91 à 105, nouvelle 7 - Floriane SOULAS, Planète 9, pages 109 à 143, nouvelle 8 - Barbara CORDIER, La Boutique, pages 147 à 172, nouvelle 9 - Cécile GUILLOT, Pas de deux avec les ténèbres, pages 175 à 190, nouvelle 10 - Morgane STANKIEWIEZ, Tu aimes les enfants, pages 193 à 212, nouvelle 11 - Estelle FAYE, La Célébration de la mer, pages 215 à 230, nouvelle 12 - (non mentionné), Les Autrices, pages 231 à 234, dictionnaire d'auteurs
Critiques
Une préface d’Estelle Faye nous indique que ce recueil de nouvelles est un manifeste : d’une part de la littérature horrifique d’expression française, et d’autre part de la littérature de l’imaginaire écrite par des femmes. Voici donc dix textes horrifiques contemporains écrits par des femmes de langue française.
Il faut préciser que la notion d’horreur est ici au sens français, alors que par contamination elle prend souvent ailleurs un sens américain, celui de l’épouvante. Non, ici l’abjection, la cruauté et le désespoir sont au rendez-vous.
L’horreur surgit sous des climats très différents : majoritairement dans des récits fantastiques, mais aussi de fantasy, de science-fiction, et même un récit réaliste (mais cruel !). Selon ses orientations, chacun sera plus sensible à tel ou tel, mais globalement le recueil est de bonne tenue.
On saluera aussi la qualité de l’objet, avec une mise en page agréable, un beau papier et une illustration de couverture soignée. Dommage que pour les textes d’une couverture noire aient été choisis de discrets caractères violets, ils en deviennent illisibles, et le livre, invisible dans un rayon de librairie ou de bibliothèque.
Au cinéma des femmes se sont récemment illustrées dans l’horreur : Marina de van (Dans ma peau), Julia Ducournau (Grave, Titane) ou Coralie Fargeat (The Substance). Ce recueil est l’affirmation dans la littérature que décidément les femmes sont l’avenir de l’horreur.