“Seignolle s’est fait une place à part
dans la littérature de ce siècle.
Car son sens si particulier du mystère
attaché à la simple réalité des choses,
subtilement servi par une ironie toujours vigilante,
le situe à l’évidence en marge
des écrivains de son temps.
Ainsi demeure-t-il, après vingt ans et plus,
à nos yeux d’aujourd’hui : seul dans son genre !”
Lawrence Durrell.
[texte du premier rabat de jaquette]
Marie est une belle fille, aimée par tous à la ferme des Bâtards. Aimée aussi dans le voisinage, où on la dit vaguement fiancée à Martin Malgrain, le fils du régisseur du château. Bref, tout irait pour le mieux sous le ciel brumeux de Sologne, si ne s’en mêlaient les superstitions dont l’antique campagne se nourrit depuis la nuit des temps immémoriaux, et qui charrient derrière elles un sinistre cortège de haines tenaces, d’âpres jalousies, de violences mal contenues. Car Marie, dit-on, a le don de guérir certaines blessures, et notamment les morsures de loup. Tout le monde n’a qu’à se louer de ce singulier “pouvoir” dont la jeune fille use avec autant de discrétion que de désintéressement... jusqu’au jour où une mauvaise langue s’avise d’insinuer que le diable a peut-être son mot à dire dans l’affaire. Dès lors, et avec une brutalité que rien ne laissait présager, la vie de la jeune fille bascule dans un cauchemar d’où les puissances occultes sont, en fait, parfaitement absentes, mais où le venin de la perfidie humaine distille son poison...