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La Complainte de Foranza

Sara DOKE



LEHA (Paris, France), coll. Majik précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 23 mai 2024

Réédition
Roman, 432 pages, catégorie / prix : 9,90 €
ISBN : 978-2-493405-72-2
Format : 10,8 x 17,8 cm
Genre : Fantasy


Quatrième de couverture

Dans Foranza, cité éclairée par la tolérance et l’art des peintres, vouée au culte des fées, un meurtrier s’attaque sauvagement aux femmes, assassinées dans des conditions atroces, au sein même des ateliers d’artistes.

Tandis qu’Aphrodisia Malatesta mène l’enquête la plus difficile de sa carrière, son ami Pasquale Di Auleri invente d’incroyables machines avec l’aide de son assistante Leona Da Veni ; Martin, le mercenaire étranger, forme une milice de femmes pour protéger les artisanes et les ouvrières qui, comme Lupa et Callista, craignent désormais pour leur vie ; enfin, derrière son bar, au Fée-z-Alys, Chiara tente de maintenir en vie le rêve d’une société qui semble se désagréger sous ses yeux.

Mais la principauté portuaire n’est pas au bout de ses peines, comme si les fées adorées et le destin souhaitaient s’acharner contre elle.

 

Sara Doke a de multiples casquettes : traductrice, chroniqueuse, journaliste ou modératrice, autrice. Présidente du Prix Julia Verlanger (sous l’égide de la Fondation de France) ; ainsi que présidente d’honneur du SELF (Syndicat des Écrivains de Langue Française), c’est une militante pour le droit des auteurs. Elle a notamment traduit John Clute, JRR Martin, Nalo Hopkinson, Justina Robson, Peter F. Hamilton et, plus récemment, Paolo Bacigalupi, Matt Suddain ou James Morrow. Elle est l’autrice de deux ouvrages, Techno Faeries (Moutons électriques, 2016) et L’Autre moitié du ciel (Mü, 2019). Elle dirige un ouvrage concernant l’influence de la mythologie celte sur la culture populaire pour les Moutons électriques et travaille sur un essai à propos de la représentation des minorités dans la science-fiction. La Complainte de Foranza, publié aux éditions Leha en 2020, est son premier roman.

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition LEHA, (2020)

    Quelque chose de pourri hante les rues et venelles de Foranza/Firenze. Une série de crimes épouvantables touche les modèles féminins de quelques-uns des peintres les plus réputés de la cité-État suscitant l’émotion du gouvernement. Pour bien des hommes, ces atrocités apparaissent comme une insulte à la cité, aux artistes qu’elle chérit, aux fées qu’elle adore, un acte impie, une infamie. L’une des meilleures enquêtrices a été désignée par les autorités pour mettre un terme aux agissements de celui que l’on surnomme déjà le monstro et dont les femmes craignent désormais les actes. Mais l’individu n’est pas le seul motif d’inquiétude. La révolte gronde parmi les plus pauvres. Les hommes revendiquent les emplois dont les femmes les privent. Ils réclament le rétablissement de la primauté du sexe masculin dans le domaine professionnel. Et pendant que les viols et les émeutes se multiplient, une mystérieuse maladie frappe exclusivement les femmes, confirmant que quelque chose est vraiment pourri à Foranza.

    Premier roman de Sara Doke, La Complainte de Foranza est une évocation de la Renaissance italienne mâtinée de fantasy et d’anachronismes. Elle insère dans cet écrin raffiné une intrigue très noire que n’aurait pas désavoué Paul McAuley et son roman Les Conjurés de Florence, l’une des inspirations avouées de l’autrice. Elle adjoint également au récit un propos féministe tout en nuance dont l’argumentation fait écho à l’actualité. Hélas, l’intrigue oscille autour d’une double trame dont l’entrelacement dessine un récit bancal où le politique et le féerique ne parviennent pas vrai-ment à entrer en résonance. Bien au contraire, la féerie vient parasiter la trame principale contribuant à rendre les enjeux confus. Le fait est regrettable, d’autant plus que Sara Doke distille une réflexion salutaire sur la notion de progrès social, sur le rôle du politique dans la société, sur l’évolution nécessaire des mœurs et sur l’extrémisme résultant de changements mal vécus. Elle prend ainsi le contre-pied des stéréotypes de genre sans verser dans l’outrance, nous faisant prendre conscience que les mutations sociétales résultent de bouleversements sociaux plus profonds et d’une certaine façon inéluctables.

    Par son univers décalé, son propos politique et sa dimension éthique, La Complainte de Foranza reste toutefois une œuvre riche de promesses qui, même si elles ne sont pas toutes tenues avec satisfaction, n’en demeure pas moins intéressante. Pour peu qu’on aille au-delà de l’intrigue paresseuse et de l’entrelacement narratif laborieux afin d’en apprécier la saveur.

Laurent LELEU
Première parution : 1/10/2020
Bifrost 100
Mise en ligne le : 12/4/2024

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